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Vallée du Sahel : Les fêtes de tous les excès

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Autrefois, en Kabylie notamment,les fêtes de mariage étaient célébrées, avec frugalité et simplicité. Mais force est de constater que les temps ont changé et les mœurs aussi !

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Il n’y avait, en effet, point de faste ni de nuisances. Cependant, comme les temps ont changé et que les mentalités ont « évolué », la célébration des fêtes de mariage ont pris une autre tournure. Ces événements, célébrés majoritairement pendant la saison estivale, sont devenus, désormais, «source de nuisances», s’accordent à dire beaucoup de citoyens. Dans la vallée du Sahel, comme un peu partout dans la wilaya de Bouira, les mariages sont célébrés avec beaucoup d’excès et de bruit. Et rien ne semble dissuader les « fêtards » de festoyer dans la démesure, en frappant contre le mur le bon voisinage et la loi qui régit ce genre d’événement. Ainsi donc, le mariage, qui devrait être célébré dans la convivialité et la communion loin de tout désagrément, est devenu synonyme de nuisances et de dérangements pour les riverains et même pour tout le village, à cause, à juste titre, de la musique que diffusent des baffles, grandes comme des armoires, à des dizaines de décibels à rompre le tympan. Tout ce boucan est « orchestré » par des DJs lesquels mettent des chansons l’une après l’autre sans interruption, et ce, jusqu’à des heures indues, laissant les voisins complètement désemparés, ne pouvant trouver ni sommeil ni quiétude. «Les fêtes de mariage de nos jours ressemblent beaucoup plus à des foires d’empoigne, où les bruits et le brouhaha fusent des salles des fêtes ou des maisons, sans aucun respect pour le voisinage. Le règlement existe, mais il n’est jamais appliqué. C’est bien dommage…», regrette un père de famille habitant la ville de M’Chedallah, laquelle a enregistré des dizaines de fêtes de mariage depuis le début de l’été.

Feux d’artifice, cortèges nuptiaux fous, troubles à l’ordre public,…

Ce qui rajoute une couche à cette situation, ce sont les feux d’artifice qui ont fait leur apparition lors de la célébration de mariages ces dernières années. Ceux-ci semblent désormais adoptés comme des coutumes nuptiales. En effet, ces produits pyrotechniques ont envahi les marchés, eu égard à la forte demande qui s’abat sur eux. Ils sont utilisés pendant les mariages, surtout dans la nuit et à n’importe quelle heure. Leurs détonations puissantes font sursauter les riverains et même les habitants qui résident loin des lieux de célébration des mariages. «Mais combien de personnes ont été tirées de leur sommeil par le bruit assourdissant des feux d’artifice, alors qu’elles dormaient comme des bébés? Ces produits, prohibés pourtant, provoquent des paniques et des crises de peur chez les enfants et les bébés, en sus des personnes âgées et malades. Il faudra instituer de lourdes sanctions contre les utilisateurs», tempête un habitant de la localité de Chorfa. Et pour finir cette ribambelle d' »incongruités », qui se sont « greffées » à la célébration des fêtes de mariage ces dernières années, l’on citera les cortèges nuptiaux qui ont perdu leur caractère jovial et serein. En effet, les cortèges de « fêtards » sont devenus un véritable phénomène social sur nos routes, où les voitures, composant les cortèges nuptiaux, deviennent un véritable danger pour la circulation automobile, tant tous les excès semblent permis. Des comportements pour le moins condamnables se font remarquer, comme les courses-poursuites, la circulation en double file ou en sens inverse, des arrêts et des danses impromptus, des salves de baroud déroutantes, des slaloms… Tous ces actes provoquent des embouteillages et une sérieuse perturbation du trafic routier, quand ce ne sont pas des accidents qui surviennent, en transformant la fête en deuil. En somme, les excès dans la célébration des mariages provoquent, de nos jours, un véritable trouble à l’ordre public.

Y Samir.

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