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Ath Mansour - Installés à Azrou Kellal : Ces nomades qui résistent à la modernité

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Ils ont choisi de perpétuer le mode de vie de leurs ancêtres enclenché il y a des siècles de cela. Il est question ici des éleveurs nomades qui ont installé leur cantonnement dans les environs d’Azrou Kellal, localité que se « partagent » les communes d’Ath Mansour relevant de la wilaya de Bouira et Ath Sidi Brahim dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Cette population vit presque isolée du reste du monde, si ce n’est les achats et autres besoins de la vie de tous les jours qui les lient avec le reste de la population, ils auraient « sombré » dans un « ermitage parfait ». Ces ménages qui vivent encore dans des tentes comme jadis, possèdent une grande population de bêtes d’élevage, essentiellement des ovins et des caprins qu’ils font paître là où il y a de l’herbe et les plantes steppiques, dans les vastes domaines forestiers notamment d’Azrou Kellal. Ces nomades, sont appelés communément « Lahdjarès » dont le sens en arabe classique signifierait « renard » d’après une source très au fait de la chose. Ces gens ont des caractéristiques distinctes de la population locale, leur teint est plus foncé, leur dialecte est celui de la région du Hodna (M’sila) et ils ont des traditions bien de chez eux. Cependant, même si leur nombre a chuté drastiquement ces dernières années, avec la sédentarisation, il n’en demeure pas moins que quelques familles continuent vaille que vaille de vivre comme jadis. Ces bergers « pure souche » se déplacent d’une contrée à l’autre, à la recherche de l’herbe et des pâturages pour leurs bêtes, lesquelles constituent leur unique source de vie. Ils constituent une manne inespérée pour les maquignons qui, à la veille de la fête sacrificielle, leur achètent des centaines de têtes de moutons à des prix plutôt bas. Contraints de vendre, ces bergers cèdent beaucoup pour subvenir à leur besoins, avec la multiplication de la marmaille qu’il faudra nourrir et vêtir surtout. Ce sont aussi des gens pacifiques qui ont vécu en harmonie avec les populations locales avec qui ils ont noué des liens très solides. Ils ne demandent qu’à vivre et continuer sur les traces de leurs aïeux, comme s’ils avaient fait le serment. Ces nomades ont également ce point peu commun de ne pas exister administrativement parlant, car la plupart d’entre eux, pour ne pas dire tous, ne possèdent aucune pièce d’identité. «La vie moderne et ses tracasseries ne les emballe pas apparemment », constate un citoyen. Il y dans la foulée, ce fait qui mérite aussi d’être relevé, et qui a trait à leur stoïcisme et leur capacité à surmonter les conditions de vie difficiles, où les commodités les plus simples relèvent du luxe pour eux. Effectivement, ces familles vivent, comme il y a des siècles, dans des tentes tissées avec le duvet des dromadaires, sans lumière, ni électricité, ni eau courante. Les tentes ont cependant le mérite de résister à toutes les agressions climatiques, en ce sens que leur tissu est résistant et par dessus tout imperméable. Cette structure leur permet de lever le « camp » à tout moment, ce qui les aide énormément dans leurs incessants déplacements. Nonobstant ces conditions de vie extrêmes, cette population particulière bien de chez nous ne rouspète guère et accepte de vivre comme leurs grands-parents, menant une vie de nomadisme et de « vadrouille » dans la vaste nature.

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Y Samir.

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