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Aït Bouaddou solidarité, entraide et civisme : Le quartier Tafazart, l’exemple

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Sis en bas du village Ibadissen, sur les hauteurs  de la commune d’Ait Bouaddou, au pied de la montagne du Djurdjura, le quartier Tafazart de plus de 40 foyers seulement est tout simplement propre. À l’entrée des ce dernier, plus précisément à la placette, nous avons remarqué un abribus érigé dans un coin adéquat. Les quelques habitants attendent l’arrivée d’un fourgon de transport ou bien un passager pour les acheminer au chef-lieu communal pour rallier leurs destinations voulues. Les responsables dudit quartier, M. Bachir Mohamed Said et M. Djouder Akli que nous avons abordé soulignent que la devise de celui est la solidarité des villageois. « Dans notre quartier, les habitants agissent comme un seul homme, comme l’ont toujours fait nos ancêtres. Avant, on appelait cela Tamen Tadarth, alors qu’actuellement il est appelé le membre du comité du village », avance M. Bachir. Et d’ajouter : « Les habitants de ce petit hameau s’organisent à chaque fois que cela s’avère nécessaire, et ce, pour entreprendre des actions qui touchent l’utilité publique, telle l’action de volontariat ». Au fond de la placette, une toilette publique est en voie d’achèvement. Notre interlocuteur indique qu’elle a été bâtie avec l’argent des citoyens de Tafazart et des villageois de tout le village d’Ibadissen. « Notre village, à l’instar de tous les villages de Kabylie, avait sa toilette publique, mais elle a été abandonnée. Il y a quelques mois de cela, nous avons décidé de la démolir et procéder à sa réhabilitation. Chose faite aujourd’hui au grand bonheur de tous les habitants ainsi que de toute personne qui s’y rend », soulignera-t-il. A quelques mètres en bas de la placette, une fontaine a été réhabilitée. M. Djouder nous a fait savoir qu’elle a été construite, elle aussi, grâce aux habitants. « Elle a été réalisée depuis déjà une dizaine d’année et ce grâce à la contribution des villageois », dira-t-il. Et d’enchaîner : « Notre village est confronté à une terrible pénurie d’eau potable en période estivale. Nous avons, donc, procédé depuis 1997, à la réalisation d’un deuxième réseau d’AEP à partir de Tadarth Bouda, un site qui surplombe tout le village ». Par ailleurs, M. Djouder avance que ces actions visent à renaître les traditions de leurs aïeux. « À travers ce travail, nous voulons, primo, initier les nouvelles générations au civisme et au respect d’autrui par l’organisation des volontariats pour nettoyer le quartier, l’organisation de Temchret, et secundo, enraciner l’esprit de solidarité entre les voisins ».

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Le SOS des villageois 

Pour y arriver, il faut emprunter un chemin sinueux, parsemé de crevasse et de nid de poule. La circulation automobile est périlleuse. Les habitants nous ont fait part de l’absence de gaz de ville. « Le gaz de ville n’est pas encore arrivé ici. Les travaux sont en cours mais à notre avis, les villageois doivent attendre encore une année de plus pour bénéficier de cette commodité moderne », lança un quadragénaire. M. Djouder nous a avancé un autre problème qui frappe en plein fouet cette localité. Il s’agit des chutes récurrentes d’électricité. « Pratiquement, chaque soir, des chutes de tensions sont signalées dans ce quartier. Les manages souffrent le martyrs et nous demandons à la Sonelgaz d’en remédier à la situation », dira-t-il. Par ailleurs, le même interlocuteur soulève la rareté de l’eau potable durant cette saison des grandes chaleurs. « Notre hameau fait face à une atroce pénurie d’eau potable. Les robinets demeurent à sec et c’est la fontaine publique que nous avons réalisée qui est à la rescousse », ajoutera-t-il. Les responsables de ce quartier ont dressé aussi un tableau noir sur le développement local qui pour eux, n’arrive toujours pas. « Aucune structure de jeunes ni de loisir n’est mise en place par les responsables locaux. La morosité et l’oisiveté guettent nos jeunes qui préfèrent néanmoins aller ailleurs, vers d’autres régions là où il y a des commodités adéquates pour passer leur temps ». Toutefois, les habitants souhaitent que les responsables vont se pencher sur ces cas en dotant le village de toutes les commodités nécessaires pour éviter ce phénomène de l’exode rural.

A. G.

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