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Aghribs Taboudoucht, Houbeli et Ihnouchene : Ces villages oubliés

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En suivant la route nationale 73 qui relie la ville de Fréha à la commune d’Aghribs et en bifurquant vers Agouni Ou Cherki, chef-lieu de la commune, on aboutit à la route nationale 71 qui relie la municipalité à la commune de Timizart. 

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Au lieu-dit «Kalitous», si on prend vers la droite, on est sur un chemin de wilaya qui conduit vers les villages «Taboudoucht» , «Houbeli» et un peu plus loin «Ihnouchene». Ces trois villages, à vue d’œil, manquent de tout. Eloignés des centres urbains et de leur chef-lieu administratif, ces trois localités agonissent en silence à force de privations et d’abandons.  Le village de Taboudoucht qui a vu naître un grand artiste de renommée mondiale en la personne du peintre M’hamed Issiakhem, n’a apparemment pas suscité l’intérêt des autorités locales qui ne daignent pas se pencher sur son cas et le doter d’infrastructures à même de le sortir de sa léthargie. Mis à part la stèle dédiée à l’artiste et inaugurée en 2008 conjointement par l’APC d’Aghribs et  l’association portant le nom de l’artiste, rien d’autre ne signale aux éventuels passagers que le village à sa part de légende dans le monde artistique national. Aucun panneau, par exemple, n’indique le lieu où est implantée la maison du grand maître du pinceau. Plus loin à quelques deux kilomètres de Taboudoucht, on découvre un autre village dans un état de délabrement total en l’occurrence celui de Houbeli. Ce village qui ne cesse de mourir de sa belle mort est dans une désolation totale. Quand on traverse cette localité forte de quelques 2000 personnes, on a l’impression que la modernité et les commodités lui ont tourné le dos. Les villageois qui, pour la plus part vivent dans des habitations vétustes ne répondant à aucune norme moderne, souffrent d’isolement et de la rareté des moyens de transport. Deux sombres taudis qui font office d’épiceries peuvent attirer le regard d’un visiteur. Les jeunes, livrés à eux-mêmes, n’ont aucun loisir mis à part les longues parties de dominos dans un café à l’aspect douteux. Parler ici d’internet, de culture, de théâtre semble être une insulte au bons sens. Pour pouvoir surfer ou naviguer dans un moment d’évasion, beaucoup d’entres eux se voient obligés de faire des kilomètres pour rejoindre les cybercafés d’Aghribs ou de Freha .Que dire, dés lors, du village d’un autre temps qu’est Ihnouchène? Situé sur une corniche difficile d’accès, ce village donne l’impression de s’être séparé du monde et d’avoir stagné à l’époque des années 70 tant tout est vieux et semble avoir souffert des aléas des jours. Ici, la vie morose se déroule à un rythme monotone et les jours se suivent et se ressemblent. Aucun espace convivial, aucune aire de jeux. L’ennui plane dans ce village qui semble figé oublié des hommes et des dieux. C’est pour cela que les gens que nous avons approchés dans les trois villages dénoncent cet oubli et ce déni. Selon nos interlocuteurs le progrès passe par l’élargissement de la route de la wilaya qui relie les villages au centre urbain, le renforcement des moyens de transports, la construction d’infrastructures qui peuvent introduire la modernité au sein de ces trois localités, la dotation du téléphone fixe pour un accès large à l’internet. En attendant que le rêve de ces villageois devienne réalité la vie continue à défiler au gré des saisons dans une sorte d’attente nourrie par un espoir de jours meilleurs. Pour le moment, l’angoisse et l’exaspération rongent la vie de ces villageois qui ne savent à quel saint se vouer. 

A. S Amazigh 

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