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EPH Ahmed Ali Amrane : Le service de chirurgie ne désemplit pas

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Comme chaque année, durant la saison estivale, le service de chirurgie de l’hôpital de Michelet est pris d’assaut par des citoyens désireux de procéder à la circoncision de leurs enfants. Si certains attendent le début des fêtes, après le Ramadhan, les autres préfèrent le 27ème jour du mois sacré et entamer ainsi la fête de l’Aïd. C’est la période que choisissent également les associations caritatives, sociales pour organiser des opérations de circoncision collectives. La plupart des villages d’Aïn El Hammam, d’Ait Yahia, d’Ath Bouyoucef ont déjà pris rendez-vous au bloc opératoire de l’EPH local. Une opération qui tend à prendre une grande dimension d’année en année. Dans certains villages, on ne fait point de différence entre les enfants de riches ou de pauvres. Ce sont tous les enfants en âge d’être circoncis qui sont conduits à l’hôpital, accompagnés d’un cortège de plusieurs voitures, dans une ambiance festive. Tous les villageois prennent part à la cérémonie du henné et de remise de cadeaux. Les quelques jours qui nous séparent de l’Aïd seront mis à profit pour soumettre les garçons, le plus tôt possible, à cet acte qui consiste en «l’ablation totale ou d’une partie du prépuce», passage obligé pour lui, avant de devenir un homme. Mardi dernier, la route nationale 71, longeant l’hôpital d’Aïn El Hammam, était encombrée de véhicules de bonne heure. Quatre ou cinq bus et plusieurs dizaines de voitures particulières prennent place. Une foule de femmes et d’hommes parés de leurs plus beaux habits en descendent et s’installent à l’ombre, en attendant le tour de leurs enfants qui pénétreront au bloc opératoire. Les youyous qui n’ont pas cessé durant tout le trajet continuent de retentir à l’arrivée. Parfois, une troupe folklorique «idheballen» qu’on a pris soin de faire accompagner les petits héros égaient les passants et les présents. Les malades alités quelques mètres plus loin, et dont le repos est troublé, ne s’en formaliseront pas aujourd’hui. Les mamans, les grand-mères des petits sont reconnaissables à leurs tenues vestimentaires. Pour ce jour inoubliable, elles portent leurs plus belles robes et arborent leurs plus beaux bijoux kabyles. Les futurs circoncis en habits traditionnel, le visage blême, semblent perdus au milieu de cette foule attentionnée. Face au portail d’entrée de l’hôpital, elles épieront, anxieuses, le moindre mouvement des accompagnateurs qui sortiront avec le circoncis dans les bras. Le mouvement de foule indique que c’est le moment du retour. La fête ne fait que commencer.

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A. O. T.

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