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Souama Les comités de villages grondent contre l’ADE : L’ultimatum des villageois

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Le problème d’eau fait encore parler de lui dans la commune de Souama, à 55 km du chef-lieu de Tizi-Ouzou.

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Les comités de villages de ladite commune ont réagi à travers une déclaration rendue publique, où ils posent un ultimatum aux responsables du secteur. Les villageois ont dénoncé «les sempiternelles excuses invoquées par l’Algérienne Des Eaux pour justifier les longs retards observés dans la distribution d’eau au niveau de nos villages, l’anarchie et l’iniquité dans la distribution», lit-on dans le document. Les plaignants évoquent ce qu’ils considèrent comme «les réelles raisons de cette crise qui dure depuis longtemps». Il s’agit, dans un premier lieu, de «l’insuffisance de la quantité d’eau pompée depuis le barrage Taksebt, et de l’agression de la conduite qui pompe cette eau par des cultivateurs irresponsables». Les représentants des habitants de Souama ont parlé «des forages de Tassift Aït Khellili non protégés et menacés par les forages clandestins et proches des cultivateurs». Les pouvoirs publics, notamment les services concernés, la sécurité et l’administration sont pointés du doigt, pour «inertie et silence complice face à ces agressions qui s’apparentent à des sabotages, par des cultivateurs qui assoiffent nos enfants pour arroser leurs pastèques», regrette-t-on. «Le problème du pompage intensif de la nappe de Tassift Aït Khellili par des particuliers possédant des forages qui vendent cette eau en quantité industrielle même à des entreprises de travaux publics, alors qu’elle constitue une réserve vitale pour notre population pour les prochains jours», a été mis en exergue par les comités de villages qui le considèrent comme étant une des causes de la crise. Le constat étant fait, ces derniers crient leur ras-le-bol de cette situation qu’ils qualifient carrément «de non-assistance à une population en danger». Ils lancent un appel, cri de désespoir et posent un ultimatum aux pouvoirs publics afin de «sévir contre tous les agresseurs des forages et de la conduite alimentant notre population à partir du barrage de Taksebt par des actions immédiates et efficaces». Entendant par là des actions judicaires contre les auteurs de ces agissements, ainsi que de la saisie du matériel de pompage clandestin à titre d’exemple. La population revendique l’imposition des restrictions des puits privés non autorisés, et la limitation du pompage des puits réglementaires au seul usage domestique des particuliers des communes de Souama et d’Aït Khellili «sous le contrôle des responsables de nos villages et de nos communes respectives», précise-t-on. L’augmentation de la quote-part de la commune de Souama, à partir du village Taksebt, a été aussi exigée, tout en insistant sur «la distribution rationnelle, équitable et transparente de cette eau pour l’ensemble des villages des deux communes». Par ailleurs, la réparation des nombreuses et importantes fuites existantes sur les conduites principales est une priorité, explique-t-on, tout en exigeant «de situer les responsabilités des uns et des autres dans cette grave pénurie d’eau». Dans le même sillage, les comités de village mettent en garde les pouvoirs publics et les invitent à prendre les mesures qui s’imposent et à assumer leurs responsabilités, devant «la gravité de la situation», qui selon eux «risque de dégénérer». Ils avertissent que si d’ici dimanche (Ndlr, aujourd’hui), aucune mesure n’est prise, les comités déclinent toute responsabilité quant aux éventuels dérapages qui pourraient survenir, «comme réponse légitime d’une population assoiffée d’eau et de justice, devant des responsables sourds et insoucieux».

Kamela Haddoum.

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