Zman n lkanoun nouvel album d’Agrakal

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Zman n lkanun (époque du foyer) est l’intitulé du deuxième album du chanteur compositeur Dahmane Saidi, plus connu sous son nom d’artiste Agrakal.

Un titre significatif qui résume, on ne peut plus clairement, le message de cet opus. Composé de huit chansons variées les unes des autres, cet album propose une analyse sociétale portée, en majorité, sur les nouveaux fléaux sociaux de ces derniers temps. En effet, le fils de «Yemma Melbou» exprime, avec un langage simple et un registre lexical accessible, les maux et les fléaux auxquels la société de nos jours est confrontée, allant du sujet de l’abondance des parents par leurs enfants au sujet de divorce et de célibat. Pour la chanson «Zman n Lkanun», l’artiste éclaircit les métamorphoses dans le mode de vie de la société kabyle en évoquant certains phénomènes tels que la ruse, la trahison ainsi que la disparition de certaines coutumes et principes perpétués par nos ancêtres. Dans la même chanson qui prend 6:30 minute de temps, le chanteur Agrakal qui veut dire «la Méditerrané », cachait mal sa nostalgie à l’époque où les membres de famille se rassemblaient auteur d’un foyer, une tradition ancestrale et un symbole de fraternité qui permet de consolider les relations entre ses derniers. Quant à la chanson «Andakoun» «vous êtes ou ?», l’artiste évoque avec un style très émouvant le phénomène de l’abondance des parents par leurs enfants, une histoire d’une mère triste qui pleure sur son sort après s’être retrouvée seule et négligée par son fils récemment marié. Cette maman lance un cri à son fils et lui demande juste un peu de tendresse loin de penser au coté matériel. «Lahssabe» est aussi le titre d’une autre chanson qui rapporte les conseils d’un notable à un jeune homme en lui citant les clefs de réussite du mariage, en lui recommandant de prendre soin des ses parents. «Rouhad», «Mayna», «Iyad Iyad», «Yemma» ou encore «Tamurt-iw» sont les autres titres de cet album dont les paroles et la musique sont l’œuvre du chanteur lui-même. À travers ces chansons, Agrakal souhaite passer un message aux jeunes afin qu’ils préservent leurs culture et traditions. «Mon souhait c’est de voir notre jeunesse s’intéresser à notre culture et ouvre à sa promotion. Nos ancêtres nous ont laissé un trésor que chacun de nous doit préserver», nous déclare notre interlocuteur. Le premier album de l’artiste Agrakal, un quinquagénaire natif de la commune de Melbou (Bejaia), remonte aux années 80, mais des circonstances n’ont pas permis que son album soit édité. Depuis, ce fut la traversée du désert pour le chanteur qui a connu des hauts et des bas, avant de reprendre la chanson et éditer après 37 ans, son premier album. «Ma première œuvre était prévue en 1980 mais pour des raisons sécuritaires mon album n’a pas pu voir le jour en cette date, et ce n’est qu’en 2017 que mon premier album est publié, et ce grâce aux encouragements psychologiques mais aussi financiers de quelques uns entre autres mon cousin Saidi Farouk et mon éditeur Issaiden Fadel», nous confie l’artiste. Cet album intitulé «Yemma» est composé de huit chansons qui traitent plusieurs thèmes tels que le social et le politique. Il est utile de rappeler que le nom Agrakal était le nom porté par un groupe de musique crée par l’artiste lui même, et ce en 1998, qui exerçait dans la région de Melbou et ses environs. Durant son vivant, de 1998 jusqu’en 2002, le groupe organisait des galas artistiques, des soirées et des fêtes de mariages, mais faute de moyens le groupe a été dissout.

Aziz Khentous

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