«J’essaye de me perfectionner…»

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Le jeune chanteur kabyle, Baylache, parle dans cet entretien de ses débuts dans la chanson, de son style et d’autres sujets.

La Dépêche de Kabylie: Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans la chanson ?

Baylache : Au début, ça a commencé dans et les rangs des associations culturelles locales et dans des chorales au niveau des écoles primaires quand j’étais encore élève. Et je n’oublie pas non plus la troupe Inouzar de mon village natal à Akfadou. Comme j’ai eu également des expériences avec quelques chanteurs, à l’image de Tarik, et bien sûr l’école de mon père (Idir Akfadou) et les vécus du groupe Akfadou.

Comment avez-vous pu enregistrer votre premier album pour vous lancer ?

C’était en 2007 dans un sigle inclus dans l’album de mon père Idir Akfadou, où j’ai signé donc ma première chanson «Dlawan ad ruheɣ» (C’est l’heure de partir). Et six mois après, un éditeur m’a appelé et m’a proposé de travailler avec lui. Il a pris en charge les frais du studio, de la duplication et tout ce qui s’en suit. C’est à ce moment-là que j’ai pu enregistrer ma première cassette.

Votre père a certainement été derrière votre choix de venir à la chanson. N’est-ce pas ?

Sincèrement, je ne veux pas focaliser notre discussion sur mon père (rire) mais bon ! Oui, il m’avait beaucoup aidé surtout sur le plan matériel, en mettant à ma disposition les moyens pour devenir ce que je suis. Et moi, tout en étant enfant, je ne voulais pas voir tous ces instruments en «chômage», inactifs quoi. Alors j’ai pris l’initiative et j’ai profité de l’occasion pour apprendre de la musique, apprendre beaucoup d’instruments et me forger au fur et à mesure. Aussi grâce à mon père, j’ai pu me faire connaître, sachant qu’il m’a donné la chance de monter sur scène à l’âge de 11 ans, ce qui est intéressant. Sinon pour nos styles, ils sont différents.

Justement, il y a une différence de style entre vous et votre père. Comment l’expliquez-vous ?

En fait, moi je suis un jeune créateur qui a vécu et passé des expériences diverses dans beaucoup de domaines, notamment à l’université. Ceci dit, j’essaye aujourd’hui de décrire, de revivre et de faire vivre certains moments et expériences à travers la composition de chansons qui ne sont pas loin de l’univers contemporain. Et bien évidemment, je veux toujours être proche de la recherche autant que possible afin de me perfectionner davantage et d’apporter du nouveau.

Parlez-nous de votre nouvel album qui vient de sortir ?

«Ccuq-iw» est un album de divers styles, thématiques et rythmes. Il contient des chansons à texte sur le social et sur le monde, à l’instar de la chanson que j’ai intitulée «Taggara» (L’apocalypse). J’ai chanté également la valse, un style français, et beaucoup d’autres styles. D’après les échos, ça a commencé à marcher, mais doucement disant.

Pourquoi, selon vous, la manière de chanter l’amour a trop changé ces dernières années ?

Oui, effectivement. Il y a d’autres paramètres qui entrent en vigueur. Je pense qu’il faut toujours penser à ce que l’on fait, tout en ayant une certaine responsabilité dans notre vie quotidienne. Et bien sûr, le facteur âge prend le dessus parfois et change un peu nos habitudes. Donc, je dirais qu’il vaut mieux être sage, malin et stratège à la fois dans le monde de l’art.

Vous avez également chanté les parents…

Oui, j’ai rendu hommage à mes parents et à tous les parents du monde entier. C’est un hymne d’un homme sincère, où je dis haut et fort merci à mes parents que je respecte et je respecterai pour toujours.

Un dernier mot ?

Pour notre culture, faisons main dans la main. Comme on dit, «Afus deg ufus, taɛkemt yeẓẓayen ad tifsus». Merci de vous être intéressé à ce que je fais. Je souhaite longue vie à la Dépêche de Kabylie.

Entretien réalisé par M. K.

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