Les communes d'El-Flaye et Boudjellil dans l’impasse

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La situation politico-sociale que vit la commune de Boudjellil, dans la wilaya de Béjaïa, depuis les élections du 23 novembre 2017, ne cesse de se détériorer. Idem pour celle d’El-Flaye relevant de la daïra de Sidi Aïch, qui est sans exécutif depuis une année. Dans cette commune, le RCD avait eu 6 sièges, le FFS 5 et le MPA 2. Le maire, d’obédience RCD, installé depuis, s’est retrouvé avec une majorité relative. Malgré quelques tentatives officieuses de rapprochement avec l’opposition, incarnée par un bloc constitué des élus FFS et MPA, la situation n’a pas bougé et l’APC reste à ce jour sans exécutif. Et dans une déclaration rendue publique la semaine dernière, l’opposition (FFS/MPA) tire à boulets rouges sur le maire, Idir Aguad. «Le P/APC est l’unique responsable de cette situation de blocage. Il vient encore une fois de le démontrer, en organisant un meeting. Est-ce ainsi qu’il compte débloquer l’APC ? Il a fait des courbettes au P/APW (FFS), à la fédération FFS et aux députés FFS, et il ramène les élus RCD pour nous insulter. Ses justifications sont d’un très bas niveau. Les citoyens ne sont pas dupes. Nous savons une chose, l’APC se gère avec des lois. Tout ce qui sort du cadre légal, nous le rejetons. Pour parler de légitimité, il faut d’abord qu’il y ait des élections propres. C’est avec des procédés clientélistes, une révision douteuse du fichier électoral, un encadrement des bureaux de vote partisan qu’ils ont obtenu des voix. Nous réaffirmons que nous sommes majoritaires et cette majorité est celle des voix propres», lit-on en substance dans ladite déclaration. Certains observateurs locaux estiment que les autorités compétentes doivent intervenir et trouver une solution à cette situation de blocage inédite. Dans la commune de Boudjellil, relevant de la daïra de Tazmalt et distante de 80 kilomètres du chef-lieu de la wilaya, la dégradation du cadre de vie est palpable, d’où la nécessité de la mise en place d’un plan d’urgence de développement. C’est à cet effet que le P/APW, accompagné de son exécutif, y a effectué une sortie, le mois d’avril dernier. Selon la cellule de communication de l’APW, cette visite a été l’occasion de passer en revue les projets en souffrance et de programmer une réunion avec la société civile de la localité. Pour rappel, l’affaire de cette localité, où le vote a été interrompu au matin du 23 novembre 2017, est toujours entre les mains de l’administration. Une enquête fut ouverte par le parquet de Béjaïa, afin d’élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire qui a défrayé la chronique locale. Mais ce fut vain. La commune est gérée, depuis les dites élections, par un administrateur. Elle fait exception en étant sans assemblée populaire communale depuis un an.

A Tinebdar, un vice-président (RCD) démissionne de l’exécutif

Apparemment, la difficulté de cohabiter touche même certains élus issus du même parti que le maire. En effet, un autre coup de théâtre a eu lieu à l’APC de Tinebdar, dans la daïra de Sidi Aïch, gérée par une majorité RCD. Lors d’une réunion (délibération) qui a eu lieu, jeudi dernier, à la mairie, un vice-président (RCD) a jeté l’éponge, en démissionnant de l’exécutif et de l’assemblée. Il s’agit de Hamoudi Laaziz, dont nous ignorons pour l’instant les dessous et les motifs de la démission. Pour rappel, dans cette commune, les élections du 23 novembre 2017 ont donné au RCD 5 sièges), au FFS 2, à la liste indépendante « Imawlen alkhir » 3 et aux indépendants parrainés par TAJ 2 sièges. Cette assemblée communale compte 13 élus. L’on assiste donc désormais à cette « pénible cohabitation » dans plusieurs communes. Et pour bien des analystes, le problème est symptomatique des mauvaises influences politiciennes de certains élus qui instrumentalisent les élus locaux pour ancrer leur leadership dans leurs villages d’origine. L’on souligne également l’absence de rigueur et de discipline dans les partis majoritaires.

Rachid Z.

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