L’avenir est dans le retour à la terre

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S. Ait Hamouda

Le travail de la terre est honni par les jeunes. Nos petits croient en l’impossibilité de l’agriculture de leur assurer une subsistance digne. Ils estiment que tailler, greffer un arbre, retourner la terre, planter, sarcler des plantes sont une fonction qui ne convient pas à un jeune. Le mode est aux travaux qui rapportent gros sans efforts. Le labeur n’est pas beau quand il faudrait exécuter des ordres, avoir des chefs qui vous sanctionnent et des heures pour rentrer et sortir, et de plus être fellah n’est pas un métier respectable. Il faut se lever tôt, aller aux champs, garder moutons et vaches et se nourrir de tout-venant, couscous, dans le meilleur des cas et de plantes bouillies dans le pire du pire. Il convient d’expliquer aux jeunots que la vie n’est pas faite de facilités, ils doivent sentir, percevoir l’effort dans sa mesure, pour gagner de quoi vivre bien. La vie peut être agréable lorsque l’on sue, l’on transpire, l’on souffre un peu, elle sera belle et tout le monde se portera bien quand on fait des efforts pour subsister et non se comporter en irresponsable, en fainéant, en tire aux flancs. Le travail de la terre est le plus noble de tous les travaux. Ce n’est pas une corvée mais une raison d’apporter un plus à ses insuffisances quand même il y en a, relativement peu ou prou, du moment que l’on fasse l’effort de mener son œuvre à son terme. Labourer, bêcher, en ne laissant nulle place où la main passe et repasse, pour aller à la rencontre du trésor qui se trouve dans cette terre généreuse. L’inconvénient se cache dans l’esprit de cette jeunesse quand elle refuse l’effort. Elle ne veut pas le faire parce qu’il l’incommode, mais là c’est prendre des vessies de l’inaction pour des lanternes de l’opulence. Ce qui revient à dire que le travail du paysan est plus valorisant que n’importe quel autre boulot, quand bien même il est fatiguant mais utile et nourrissant. Vaille que vaille, la terre assure la vie à tous et quand on ne la travaille pas, il ne faut espérer vivre en son pays ou du moins dépendre des autres.

S. A. H.

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