L’Ordre des architectes fait le point

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Mettant à profit la rencontre des instances nationales de l’ordre des architectes, tenue fin octobre à Alger en présence de la représentante du ministère chargée de l’Architecture et de l’Urbanisme, le président du conseil de l’ordre des architectes de Béjaïa, Amine Fayçal Ikhelef, a insisté, lors de son intervention, sur l’urgence de replacer l’institution de l’ordre des architectes dans ses véritables missions institutionnelles, que ce soit à l’échelle nationale ou à l’échelle des collectivités locales. «Il est plus que fondamental de faire le point sur la situation de nos territoires, de nos villes et nos villages. Est-ce qu’il y a lieu de jubiler de ce que nous sommes en train de produire en termes de territoires, de villes, de cadre bâti en général (…) dans le sens d’une conjonction d’intérêts privé et public, dans le sens de la qualité de vie des populations, dans le sens tout simplement de convivialités, à savoir ordre, citoyenneté, urbanité, qualité de l’environnement, qualité comportementale, ou au contraire il y a lieu de décrier et de proclamer la crise du territoire et de la ville, de révéler la perte de notre territoire au profit d’un mitage territorial (construction et programmes) et la perte de nos villes par l’étalement et l’urbanisation sauvage, avec agression à double sens (territoire/ville), induisant des conséquences sur la santé publique et institutionnelle et consacrant l’indigence et l’échec de nos instruments à différentes échelles?», s’est-il interrogé, estimant qu’il est plus que nécessaire et fondamental d’aller vers un nouvel ordre conceptuel, après avoir fait un diagnostic à différents niveaux. Le président de l’ordre des architectes de Béjaïa n’a pas omis de situer les responsabilités des acteurs en charge de la problématique, d’autant plus, a-t-il rappelé, que les assises sur l’architecture en 2006 ont révélé que toute la portée de la crise et des actes ont été retenus pour une véritable renaissance : «Malheureusement, sans lendemain et le ministère en charge de l’architecture, de l’urbanisme et de la ville n’a pas su insuffler un nouvel élan à cette renaissance»,a-t-il déploré. «Dans la wilaya de Béjaïa, le comité de wilaya de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement bâti a pu révéler les véritables facettes de cette crise, d’ailleurs, avalisées par les différents acteurs (Administration, élus locaux et société civile)», a-t-il révélé, précisant qu’un atelier de réflexion a été mis en place à même de prendre en charge les différentes problématiques et permettre de les remonter au bon niveau et d’aller vers l’information largement commune pour tous les acteurs, un même langage et l’atténuation du mystère dans la préparation des décisions. Une expérience locale dans la construction préconisée par les architectes de Béjaïa à leurs pairs des autres wilayas du pays. Dans le même sillage, un comité de réflexion élargi aux compétences, a-t-il ajouté, «va être installé auprès du président du conseil national afin d’assurer toute sa mission institutionnelle mobilisatrice au service de l’architecture d’intérêt public». Il est à signaler que les membres du Conseil national de l’ordre des architectes ont débattu, à la faveur de leur rencontre, du «projet du décret relatif au contrat de la maîtrise d’œuvre, du projet du cahier des charges, ainsi que de la nécessité d’amender le règlement intérieur qui a montré jusque-là beaucoup de lacunes sur le fonctionnement de l’institution.» La politique générale de l’ordre définissant sa véritable mission institutionnelle d’intérêt public, notamment en rapport à la situation de nos territoires, nos villes et le cadre de vie des populations en général, a été aussi l’autre point débattu par les membres de l’ordre des architectes.

F. A. B.

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