Accueil Évènement «Tout pour faire aboutir le projet de la ZAC»

DAI CHEMLAL, maire FFS de Chorfa : «Tout pour faire aboutir le projet de la ZAC»

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Le maire FFS de Chorfa, Dai Chemlal, fait le point, dans cet entretien, sur la situation du développement dans sa commune. Il évoque les problèmes qui freinent l’essor économique de la municipalité, dont l’un des plus épineux reste l’absence du foncier, et revient sur le projet de la future ZAC, actuellement bloqué.

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous présenter votre commune ?

Dai Chemlal : Chorfa est une commune située à l’extrême Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Elle est composée de trois villages, à savoir Tiksiridene, Toughza et Choukrane. Elle est limitrophe des communes d’Aghbalou, Ath Mansour, M’Chedallah et Tazmalt (Béjaïa). Sa population est de 16 000 habitants. La commune a une double vocation : agricole et industrielle. Elle est connue pour son verger oléicole et maraichage et compte aussi un important tissu industriel. La commune compte dix écoles primaires, cinq CEM et un lycée, dont certains sont vétustes et nécessitent des travaux de réfection. S’agissant du lycée, celui-ci est surchargé. Il compte plus de 700 élèves. Donc, il est nécessaire d’inscrire un projet d’un nouveau lycée. Dans le secteur de la jeunesse, nous disposons d’une seule maison de jeunes que nous avons trouvés dans un état lamentable. Il existe aussi un stade communal dont le terrain est en tuf. Il était question de poser un revêtement en gazon synthétique. Une entreprise a été même désignée et des travaux ont été lancés au niveau de ce stade. Finalement, tout s’est arrêté. Actuellement, ce projet fait l’objet d’un gel. Pis encore, il y a un problème de l’intitulé du projet de modernisation de ce stade. La commune dispose également d’une salle omnisports. Cette infrastructure n’a pas encore été inaugurée, en raison du manque des équipements. Le projet de son équipement est aussi touché par le gel.

Dans quel état avez-vous trouvé la commune à votre installation à la tête de l’exécutif ?

Nous avons constaté beaucoup de manques au niveau de la commune, parmi lesquels nous pouvons citer celui lié à la vétusté des réseaux d’alimentation en eau potable (AEP). Celui-ci constitue un problème majeur, mais la ressource existe. Nous disposons de deux forages et il y a aussi l’apport du barrage Tilesdit. Il y a aussi suffisamment de réservoirs pour alimenter la population de la commune. Ceci dit, il y a un ouvrage de 200 m3 alimentant près de 8 000 habitants qui se trouve dans état vétuste. Il présente beaucoup de fissures et il est rempli à seulement 40% de ses capacités. Nous l’avons classé comme une priorité et il est inscrit pour réhabilitation dans le cadre des PCD. Son lancement interviendra sous peu. Pour revenir au problème des réseaux AEP, ces derniers sont vétustes et cela est valable pour toutes les localités de la commune. Il y a beaucoup de fuites et les réseaux sont obstrués. Il y a aussi une mauvaise répartition de la ressource que nous avons dû revoir entièrement. Il y a des réseaux en amiante qui posent problème et constitue surtout un danger sur la santé publique. La réparation de ces réseaux est difficile. Pour pallier à cette difficulté, nous avons inscrit des opérations dans le cadre des PCD et les travaux de ces projets sont actuellement en cours de réalisation. Nous avons aussi inscrit quelques opérations de réfection du réseau dans le cadre du budget communal (BC). L’autre contrainte qui se pose concerne le volet assainissement. Ce problème concerne toutes les communes et pas seulement la nôtre. Chaque année, il y a des extensions urbaines. Ce qui suppose la réalisation de nouveaux réseaux. Nous avons inscrit plusieurs projets dans ce sens et nous avons opté pour les quartiers à forte concentration urbaine. Nous avons pu aussi régler beaucoup de cas d’oppositions, lesquelles freinaient l’avancement des projets de raccordement à l’assainissement. Concernant le réseau routier, l’état du boulevard nous pose beaucoup de soucis. C’est un projet récent et il a consommé plus de 13 milliards de centimes, mais sans grand résultat. Il est souvent inondé car le réseau d’évacuation est mal foutu. La chaussée est cabossée. Nous avons fait des écrits dans ce sens et nous attendons toujours. Selon nos informations, un projet de réhabilitation de la RN15 d’Ahnif jusqu’à Chorfa est retenu mais nous attendons toujours sa concrétisation.

Qu’en est-il du commerce informel dont un important site est implanté aux abords de la RN15 traversant le chef-lieu ?

Le site en question ne cesse de grandir et attire beaucoup de gens dans la région. Il a absorbé beaucoup de chômage. Ceci étant dit, il génère beaucoup de nuisances. Il crée anarchie, insalubrité et des bouchons du trafic routier. Nous avons élaboré deux plans pour limiter les nuisances de ce site informel. Il y a un plan ou une solution temporaire mais nous travaillons pour trouver une solution définitive à ce problème. S’agissant de la solution temporaire, nous sommes en train d’aménager une parcelle de terrain pour délocaliser l’actuel site. Cela se fera bien évidement dans un cadre organisé et nous allons exiger une bonne organisation du futur site et la mise en place des conditions d’hygiène. Mais à terme, nous comptons réaliser un marché couvert de fruits et légumes au chef-lieu de la commune. L’assiette existe et il abrite actuellement le marché de viande. Ce marché sera délocalisé vers le marché de proximité en cours de réalisation. Le site qui sera récupéré va servir à la réalisation du marché couvert des fruits et légumes.

Le réseau routier à travers la commune est dégradé. Des actions pour y remédier ?

Effectivement, nous avons beaucoup de tronçons routiers très fréquentés qui sont dégradés. Beaucoup sont presque à l’état de pistes, et ce, en raison du passage des divers réseaux (gaz, AEP et fibre optique). C’est le cas au niveau du chef-lieu de la commune. La prise en charge du réseau se fera d’une manière progressive. Par ailleurs, nous comptons ouvrir d’autres voies d’accès. Celui qui reliera Chorfa à Tiksiridene via Iharkane nous semble prioritaire. Il y a aussi le chemin vicinal (CV) n°10, dont un projet a été inscrit lors du précédant mandat, mais sa fiche technique a été mal élaborée car elle n’a pas inclus l’aménagement des fossés et les ouvrages d’évacuation des eaux pluviales. Nous avons revu cette fiche technique et nous avons inclus les systèmes de drainage des eaux pluviales. Cependant, nous espérons une rallonge budgétaire pour pouvoir mener à terme ce projet dont une partie s’étend jusqu’à Ath Hamdoun, dans la commune voisine d’Aghbalou.

L’été dernier, beaucoup d’habitants avaient fait part de perturbations du réseau électrique. Qu’en est-il réellement ?

Tout à fait, beaucoup de quartiers sont confrontés au problème de chutes de tension surtout en été où les populations en souffrent. Ceci est valable pour le chef-lieu communal qu’au niveau des villages. Nous avons fait des demandes dans ce sens auprès des services de la SDC de Bouira pour le renforcement du réseau. À ce propos, nous avons réussi à trouver des terrains pour l’implantation des postes maçonnés et nous attendons toujours le lancement de ces opérations. Le programme est actuellement gelé et nous attendons son dégel.

Un mot sur le raccordement au gaz naturel ?

Pratiquement toutes les localités de Chorfa sont raccordées au gaz. Mais il y a encore des quartiers qui ne sont pas raccordés à cette énergie. Il s’agit des nouvelles bâtisses. Actuellement, nous avons deux projets à réaliser et les travaux concernent les quartiers à forte concentration urbaine. La première opération concernera une cinquantaine de foyers, alors que la seconde concernera une vingtaine. Nous avons aussi recensé tous les foyers dépourvus du gaz naturel dont le nombre n’excède pas les 500. Leur prise en charge se fera dans les mois à venir.

Chorfa fait face depuis plusieurs décennies au problème du foncier. Comment se présente la situation actuellement ?

Effectivement, notre commune est confrontée au manque du foncier. C’est un épineux problème qui freine le développement. À Chorfa, la plupart des terrains appartiennent au privé et la commune ne peut prétendre acquérir des terrains auprès des privés car cela revient cher. Pis encore, même si vous disposez d’argent, il est difficile d’acheter des terrains car les parcelles sont devenues rares. Cependant, nous envisageons de récupérer certaines bâtisses qui sont dans un état vétuste que nous allons démolir pour en construire d’autres en élévation. Actuellement, nous sommes en train de prospecter des poches de terrains avec l’agence foncière. Il existe également des poches de terrains le long de la RN15 traversant le chef-lieu communal que nous comptons exploiter pour réaliser des locaux commerciaux et des services.

Ces dernières années, la commune connait une bonne dynamique économique grâce à un tissu de PME. Pouvez-vous en dire un peu plus ?

Tout à fait, beaucoup d’opérateurs économiques activent à travers la commune. Ils sont plus d’une dizaine à travailler dans divers domaines, notamment dans l’agroalimentaire. Ces opérateurs ont acquis des terrains chez des privés. Donc, ils sont éparpillés et ils ne sont pas concentrés au sein d’une zone d’activités (ZAC). Beaucoup ont procédé dernièrement à des extensions. Afin de développer davantage ce tissu industriel et faciliter l’implantation de nouvelles PME, nous avons proposé un projet de création d’une ZAC. Nous disposons d’une assiette de près de 28 ha située à Tavaalt. L’assiette en question est un terrain abandonné relevant du domaine hydraulique. Nous pensons que cette future ZAC, si elle venait à être réalisée, est l’avenir de toute la région et pas seulement de notre commune. Ce projet de ZAC est capable de créer plus de 2 000 emplois pour les jeunes de la région. Mais malheureusement, les services de l’hydraulique avaient émis un avis défavorable sous prétexte que le terrain devant accueillir cette future ZAC est inondable. Or, le tracé de l’assiette pour lequel nous avons opté est situé à plus de 150 mètres du cours d’eau. En plus de cela, il y a des moyens pour installer un ouvrage de protection pour éloigner tout risque d’inondation. Le projet est toujours bloqué mais nous allons taper à toutes les portes pour le faire aboutir. En fin, je dois dire que nous comptons beaucoup sur l’implication des citoyens car sans l’apport de ces derniers, une assemblée élue ne peut rien faire. Nous estimons que le citoyen est un maillot important dans la chaîne de développement d’une quelconque commune. Nous tenons aussi à rappeler que nous sommes à l’écoute de tout le monde et nos portes restent ouvertes devant tous les citoyen(e)s.

Entretien réalisé par Djamel Moulla

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