Une commune sous-développée

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En dépit de ses potentialités, la commune de Zemmouri, à l’Est de Boumerdès, peine à relancer le train du développement.

Quinze ans après le séisme de 2003, peu d’efforts ont été fournis pour sortir de l’ornière cette localité qui possède, pourtant, les potentialités de devenir la locomotive de tourisme de la région. Ses plages ne sont pas entretenues, alors que certaines n’ont toujours pas d’accès. La zone de pêche et le port sont confrontés au problème d’ensablement qui entrave même l’activité marine des pêcheurs. Les produits halieutiques de Zemmouri sont pourtant les plus préférés dans presque tous le pays. Les pêcheurs tablent justement sur la zone d’activité des métiers de la pêche qui sera réceptionnée incessamment, dit-on. Mais tant que le problème d’ensablement est toujours là le rendement sera en deçà des attentes. De même, l’exigüité du port de pêche laisse à désirer. Cet endroit n’arrive pas à contenir le flux important des embarcations des pêcheurs. Ces dernières sont entassées l’une sur l’autre afin de permettre à tout le monde d’accoster et de décharger sa cargaison. Ces conditions ont fait fuir plus d’un vers d’autres ports, à l’Est du pays notamment. Le projet de son extension tarde à s’achever en dépit des appels incessants des pêcheurs à moderniser le port. La population de cette localité, qui traîne toujours les séquelles du séisme, est sévèrement pénalisée par l’absence d’aménagement. Tous les quartiers, cités et ruelles du centre-ville ne sont pas aménagés. Selon un élu, certaines opérations d’aménagement urbain ne sont pas entamées depuis plus de dix ans en raison d’oppositions. Le boulevard principal de la ville se trouve dans un état de déliquescence avancé. Le marché des fruits et légumes est comme une plaie qui met à mal la localité balnéaire. Ce lieu de négoce se trouve en plein arrêt de bus. Des dizaines de baraques en tôle font office d’étals. Une anarchie indescriptible meuble le quotidien des citoyens et particulièrement des voyageurs. La délocalisation de l’espace commercial s’impose. Les opérations de développement et de réalisation d’équipements publics accusent aussi un grand retard. Sur les 15 opérations PCD, seules 4 sont achevées, 2 lancées et une autre à l’arrêt. Et pour attirer les industriels, les élus locaux plaident pour la révision du plan directeur d’aménagement urbain (PDAU), car, malgré ses potentialités, Zemmouri peine à attirer les investisseurs, notamment dans le domaine touristique. Au volet tourisme justement, seules deux infrastructures y sont réalisées. Il s’agit du complexe Adim et du camping Sahel, nouvellement réalisé. Aucun projet d’hôtel n’est inscrit hormis celui d’un investisseur local, bloqué toutefois en raison d’un problème d’héritage. L’hippodrome de Zemmouri est inactif depuis plusieurs années. L’ex-wali de Boumerdès Madani Fouatih avait, pourtant, instruit la direction des forêts à relancer ce site, eu égard à son importance dans les plans sportif et touristique. Le secteur de logement souffre aussi. Pas moins de 500 unités, dont 300 inscrites en 2012, ne sont pas encore lancées. Par ailleurs, un projet de groupe scolaire au niveau des 600 logements n’est pas encore entamé, alors que les écoliers sont pénalisés par la surcharge des classes et les déplacements. D’autre part, on ne parle plus du projet du nouveau lycée en remplacement de celui en préfabriqué, réalisé au lendemain du séisme de 2003. Par ailleurs, les infrastructures de jeunesse se font rares. Le projet d’une salle omnisports n’est pas encore entamé alors que la salle de boxe est fermée. Le directeur de la jeunesse et des sports s’est dit prêt à l’équiper d’un ring, à condition qu’elle soit réhabilitée.

Y. Z.

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