La stèle commémorative bientôt lancée

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Le projet de réalisation d’une stèle à la mémoire des 45 personnes gazées le 6 janvier 1959 au lieu-dit Afroun, a pris plus d’une année à cause de l’opposition du frère de la personne ayant cédé gracieusement une parcelle de terre pour ériger ce monument. Nous avons appris qu’après les démarches des enfants de chouhada et de la famille révolutionnaire ainsi que des autorités locales, l’opposition a été levée grâce à l’intervention du chef de daïra de Draâ El-Mizan. «L’opposition est levée concernant la stèle à Ait Yahia Moussa», avait déclaré dernièrement, M. Abdelmadjid Tabet, car c’est de lui qu’il s’agit lors de la commémoration du 59ème anniversaire de l’exécution du commandant Ali Bennour et de l’infirmier Oukil Ramdane. Approché à ce sujet, le maire d’Ait Yahia Moussa, M.Rabah Hamitouche nous a répondu qu’il allait s’entretenir avec cet « opposant » afin que le projet redémarre. A noter qu’après des démarches de l’ONEC locale, la wilaya a accordé une enveloppe de 750 millions de centimes pour l’érection de ce monument à ces personnes oubliées de la grande bataille du 6 janvier 1959 à Vougarfène où pas moins de 385 martyrs étaient tombés au champ d’honneur et où l’armée française avait mobilisé 32000 soldats appuyés par 32 avions de chasse. N’oublions pas de rappeler que les combats qui s’étaient étendus dans les champs avoisinants au corps à corps permirent aux moudjahidine de capturer vivants le lieutenant de chasse Chassin et le sinistre capitaine Grazziani, notoirement connu pour les personnes qu’il avait torturées à l’exemple de Louisette Ighil Ahriz. Ces capturés furent, d’ailleurs, tués lorsque les soldats français recoururent à des exactions sommaires touchant même les civils (femmes, enfants, vieux). Pour l’histoire de ces quarante -cinq personnes, on raconte qu’elles avaient fui les combats et s’étaient réfugiées dans un tunnel. Enragés, les militaires français ne trouvèrent de moyen que de les asphyxier dans cette cache avant de fermer son entrée avec du béton. Ainsi, pour leur rendre hommage, une plaque portera leurs noms. Cependant, on croit savoir que seuls vingt-deux d’entre eux sont identifiés alors que les vingt-trois autres ne le sont pas encore. Des appels sont justement lancés aux personnes ayant survécu à cette bataille de fournir des éléments à même de les identifier. «On dit qu’elles ne sont pas de la région. Et c’est très difficile de les identifier», nous dira une source locale. L’essentiel est de reconnaître que ces personnes étaient victimes de cette grande bataille. D’ailleurs, leur cas est évoqué à chaque commémoration, soit de la bataille du 6 janvier 1959 ou du 5 mars de la même année dite de Tachtiouine où tombèrent au champ d’honneur 36 martyrs et 46 blessés. Peut être, ce monument sera inauguré officiellement le six janvier prochain si tout va bien ou à défaut le 5 mars.

Amar Ouramdane

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