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CHORFA - Artisanat : Les vanniers en voie de disparition

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Avec l’industrialisation tous azimuts, les métiers artisanaux ont pris un sérieux coup, cédant peu à peu du terrain jusqu’à amorcer une fin qui paraît inéluctable. Jadis, tous les villages de Kabylie pouvaient se targuer de se « spécialiser » dans un ou plusieurs métiers, comme la poterie, le tissage, la vannerie, le travail du bois, la forge, la dinanderie, les selleries… Cependant, tous ces métiers qui faisaient la grandeur de ces villages ont fini par se perdre avec la mort des artisans, lesquels ont emporté tout le savoir-faire avec eux. Nonobstant cela, il subsiste encore quelques vaillants artisans qui continuent vaille que vaille à perpétuer les métiers ancestraux. Mais malheureusement, ils ne tarderont pas à raccrocher, car ils sont pour la majorité vieux et « usés » par ces métiers qui ne leur rapportent presque plus, du fait que les produits qu’ils confectionnent sont fabriqués par des usines avec une technologie de pointe à des prix beaucoup moins chers. Les produits artisanaux dont la matière première est chère, se vendent systématiquement cher, ce qui dissuade la plupart des potentiels acheteurs aux revenus modestes, laissant les artisans dans un désarroi qui les oblige souvent à fermer boutique. Cela induit une perte immense du savoir-faire ancestral et l’artisanat se meurt progréssivement, car la relève n’est pas assurée par les enfants qui, logiquement préfèrent des métiers plus rentables. Les vanniers du village de Tiksiridène dans la commune de Chorfa, sont désormais les derniers dans cette localité à fabriquer encore des corbeilles et des paniers en osier. Ces artisans qui se comptent sur les doigts d’une main, dépassent tous les soixante-dix ans et ne tarderont pas à raccrocher, pire à emporter tout cet art dans leurs tombes, comme l’affirme l’un d’eux rencontré récemment au marché hebdomadaire de M’chedallah. Marqué par le poids des ans, notre interlocuteur proposait aux clients des corbeilles qu’il a confectionnées lui-même. Le vénérable vannier trouvait peu de preneurs, car les corbeilles étaient jugées chères par les chalands. «Pour confectionner une corbeille, cela me prend plusieurs jours, car à mon âge je suis devenu lent. Les gens n’ont aucune estime pour le travail que je fais, ils croient que ces corbeilles sont moulées, ils ne savent pas que leur confection est laborieuse et a besoin de beaucoup de concentration, de tact et de patience», regrette notre vis-à-vis. Cependant, cet artisan déplore le fait que les gens aient délaissé les produits artisanaux comme les corbeilles, les paniers, les couffins fabriqués que ce soit en osier ou en palmier nain. «Ce sont des récipients fabriqués avec des matériaux naturels qui ne causent aucune maladie, ni préjudice à la santé des consommateurs. Mais ces derniers préfèrent les sachets et les sacs en plastique qui sont nocifs à la santé et sont devenus le problème majeur de pollution de l’environnement», déplore le vieil artisan.

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Y Samir.

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