Bouira serait-elle dépossédée de son Salon du livre amazigh ?

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On apprend que le Haut Commissariat à l’amazighité aurait décidé d’organiser l’édition 2012 du Salon national du livre et du multimédia amazighs à Béjaia.

En réaction à cette information, écrivains, journalistes et autres acteurs du tissu associatif prennent les devants et interpellent, à travers une pétition, le HCA pour le maintien de la manifestation à Bouira.

Les pétitionnaires digèrent mal que Bouira soit  » dépossédée de la seule manifestation d’envergure nationale qu’elle abritait jusque-là « . Cela étant, la décision du HCA, si toutefois l’information venait à se confirmer, serait justifiée par la non implication des pouvoirs publics qui auraient largement concouru à la non réussite du Salon en terme d’affluence.

Chose que souligne dans leur document les partisans du maintien du salon à Bouira :  » Si les organisateurs ont péché par leur incapacité à communiquer et à créer l’intérêt autour de l’événement ; leurs partenaires, aussi bien les pouvoirs publics que le tissu associatif, ont, depuis l’avènement du Salon du livre et du multimédia, brillé par leur démission en terme d’implication concrète « .

Dans le même document, les signataires estiment  » que pour peu que l’on revoie le timing, que l’on focalise sur la communication, que l’on implique davantage le mouvement associatif et que l’on exige des pouvoirs publics disponibilité et cohérence, – le HCA n’est-t-il pas une institution dépendant de la présidence de la République ? – le Salon du Livre et du Multimédia Amazighs enregistrerait une meilleure affluence « . Mettant en exergue la conséquence d’une telle décision, le document souligne :  » de toute façon, prendre la décision de l’annuler à Bouira concourrait à disqualifier la dimension amazighe déjà fragilisée dans cette wilaya, s’agissant notamment de l’enseignement qui se débat dans des problèmes énormes  » Par contre, maintenir le Salon à Bouira  » contribuerait, au-delà de rendre visible la création, à renforcer un espace riche par sa pluralité et surtout, promouvoir (et c’est le rôle du HCA) tamazight en dehors de Béjaïa et Tizi-Ouzou  » Ne perdant pas espoir s’agissant de la reconnaissance de tamazight comme langue officielle, le pétitionnaires concluent :  » à la veille du cinquantenaire de l’Indépendance, l’Algérie doit cheminer résolument vers la reconnaissance de tamazight comme langue officielle, au lieu d’enregistrer des remises en causes qui ne militent nullement pour la stabilité et la cohésion de la nation dans un moment historique sensible et crucial. « 

S.O.A

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