Qui gère l’eau à Yattafen et Iboudrarène ?

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La gestion du réseau AEP, dans les communes de Yattafen et Iboudrarène, est un vrai casse tête chinois. À entendre les différents responsables des communes et de l’ADE, chacun revendique le mérite de s’occuper de la gestion de cette source de vie. En effet, il a été impossible de trouver le maire d’Iboudrarène, M. Lekhel Abdeslam dans son bureau, car il est tout le temps sur le terrain, surtout ces derniers jours. Il veille aux réparations des conduites d’eau au niveau d’Ighil N’Tsedda où se font les travaux actuellement. Malgré cela, nous avons pu le joindre par téléphone. Et à propos de la question de savoir qui s’occupe de la gestion de l’eau dans sa commune, il nous dira : « Rien n’est clair réellement. Ce qui est sûr, c’est que la SPA  ADE est absente sur le terrain. Ainsi, les réparations sont prises en charge par des agents de la commune, par une entreprise privée qui facture à l’APC et des volontaires de la commune. Mais il y a lieu de signaler, que le subdivisionnaire de l’hydraulique travaille constamment avec nous et se trouve comme nous sur le terrain, contrairement au service de l’ADE ». Pour le maire de Yattafen, M. Ouyahia Slimane : « C’est l’APC qui fait les piquages, qui prends en charge les différentes réparations sur la conduite qui alimente nos villages, Aït Saada et Aït Daoud. C’est toujours nous, l’APC, qui prenons en charges les problèmes et doléances des citoyens de la commune par rapport à l’eau. Si le subdivisionnaire de l’hydraulique qui nous assiste et nous prête main forte et se déplace avec nous sur le terrain. Il n’en est pas de même pour l’ADE qui est, quasiment, absente sur le terrain au niveau des villages Aït Saada et Aït Daoud ». Comme la commune de Yattafen est composée de trois villages, le P/APC conclura : « pour ce qui est du chef-lieu de la commune de Yattafen, à savoir Souk El Had, les services de l’ADE interviennent à chaque fois que nous les sollicitons. À titre d’exemple, ils ont procédé à la réparation de la conduite de la cité des 24 logements et celle des 44 aussi. Mais à Aït Saada et Aït Daoud, les services de l’ADE sont absents ». Au niveau de l’ADE, n’ayant pu joindre un des responsable au niveau local, un agent de permanence nous dira : «  L’ADE intervient au niveau des communes de Yattafen et d’Iboudrarène. Il n’y a qu’à demander aux citoyens. Certes, nous n’avons qu’une seule équipe qui prend en charge six communes, à savoir Ouacif, Aït Toudert, Aït Boumahdi, Beni Yenni, Yattafen et Iboudrarène. Si nous n’intervenons pas, pourquoi alors payer les agents qui s’occupent de ces communes ? » Pour plus d’éclaircissements, nous avons aussi demandé l’avis de certains citoyens. Ainsi, tous ceux interrogés, ont affirmé que les services de l’ADE n’interviennent pas au niveau des villages Aït Saada, Aït Daoud et le village d’Iboudrarène. Alors que des citoyens du chef-lieu de Yattafen et Souk El Had confirment les dires du maire de Yattafen, à savoir que l’ADE intervient puisque les résidents de Souk El Had règlent les factures de consommation d’eau. Sur le payement des factures, le P/APC d’ Iboudrarène affirmera que : « Je pense que les citoyens d’Iboudrarène ne payent pas leurs factures à l’ADE depuis 2001. Et ceci, à cause de l’absence de cette SPA sur le terrain. Quant à la marie, l’APC a pris une délibération en 2009, afin de ne plus payer les factures d’eau des établissements publics en charge de la mairie, comme les mosquées, les écoles et autres ». Le maire de Yattafen dira : « Les citoyens des villages Aït Saada et Aït Daoud ne règlent pas les factures de l’ADE pour la simple raison qu’ils se sentent blousés puisque c’est de « l’air » qui est facturé et non pas de l’eau. De même, l’ADE est absente dans ces deux villages, mais les résidents du chef-lieu de la commune de Souk El Had payent normalement et régulièrement leurs factures ». Sur ce, on se pose la question: jusqu’à quand durera cette situation ? Selon les maires et les citoyens des deux communes pré-citées, l’ADE n’intervient pas pour les opérations d’entretient et de réparation de son réseau AEP, alors qu’un agent de permanence de la subdivision de l’ADE de Ouacifs affirme le contraire. À quoi est due cette situation ? Est-ce que l’ADE n’intervient pas parce que les citoyens ne payent pas les redevances qui sont d’ailleurs, selon certains, très onéreuses ? Certaines factures accumulées s’élèveraient, selon des citoyens, à 12 millions de centimes. Pour les réparations des conduites d’eau potables à titre d’exemple à Aït Ouherzoune, la semaine dernière, « c’est une entreprise privée accompagnée du maire et d’un agent de l’ADE qui cherchaient où cette conduite était bouchée ». Selon les dires de M. Kamal Aït Bouabdellah, vice président de l’APC d’Iboudrarène qui ajoutera : « Nos villages manquent d’eau durant l’été et ça est dû à un débit faible qui arrive au château de Darna, réservoir répartiteur principal desservant deux communes, à savoir Iboudrarène et Yattafen. La raison de ce manque d’eau saurait causée par le fait que la conduite principale, qui vient des sources d’Oulsous, Zeroud et Azrou Idermen, situées en haute montagne, soit bouchée. Nous avons nettoyé l’une des deux sources principales précitées avec l’aide de la population du village Ighil N’Sedda ». Et d’ajouter « Quant à la conduite principale, il nous a fallu trois jours pour chercher l’endroit où elle était bouchée. Alors il a fallu souder et dessouder pour trouver la cause de ce manque d’eau. Et en fin de compte, la dite conduite était pleine d’algues à l’intérieur ». Pour l’entretient des conduites d’eau au niveau de Yattafen et précisément aux villages Aït Saada et Aït Daoud, c’est la marie qui engage une entreprise privée qui effectuera le nettoyage. La semaine dernière, ce sont de gros cailloux, de prés de 15 cm de diamètre, qui ont été extraits de la conduite d’eau à Aït Saada.

                             

A. B.

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