Un avion s’écrase au Mali

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Le crash du vol d’Air Algérie qui devait assurer la desserte entre Ouagadougou (Burkina Faso) et Alger, dans la nuit de mercredi à jeudi derniers, a été confirmé hier, au petit matin. 

L’épave de l’avion affrété à la compagnie espagnole de leasing Swiftair a été retrouvée vers 1h du matin dans la région de Gao au nord du Mali. Le vol AH 5017 a été complètement désintégré. Il ne répondait plus à la radio, à peine cinquante minutes après son décollage. Lors du dernier contact enregistré le commandant de bord avait avisé d’un changement de cap qu’il effectuait pour contourner une zone de nuages très active. Il cherchait à éviter un violent orage. Puis, plus aucun contact, ni signal. Les débris de l’appareil, un MDD 83, ont été  finalement localisés à Gossi, à quelques 100 km au sud-ouest de Gao, sur une étendue moyenne de trois cents mètres à la ronde, ce qui excluait, selon les premières analyses, la thèse d’un attentat comme on ne l’avait pas exclu au départ, au vue de la situation sécuritaire qui prévaut également dans cette région où se sont retirées les tendances djihadistes du Mali. Il se dit aussi que l’avion était bien apte à voler et aurait subi un dernier contrôle la semaine dernière à Marseille. La compagnie n’aurait pas non plus mauvaise réputation depuis sa création en 1986. C’est d’ailleurs cet avion qui vient de se crasher qu’avait l’habitude de lui affréter le grand Réal Madrid pour ses déplacements, il y a de cela quelques années. Sauf que cette fois-ci, tous les voyageurs qui étaient à bord, y compris l’équipage espagnol composé de six hommes et une femme, 118 personnes en tout, ont péri dans la catastrophe. Il y avait parmi les victimes notamment, 6 Algériens, 54 Français, 23 Burkinabés, 4 Allemands, 8 Libanais, 2 Luxembourgeois, 1 Malien, 1 Belge, 1 Nigérian, 1 Camerounais, 1 Égyptien, 1 Ukrainien, 1 Roumain et 1 Suisse. La majorité des passagers étaient en vol de transit et devaient prendre des correspondances dans la journée de jeudi en partance pour Paris, Toulouse, Marseille ou carrément pour le Canada. Beaucoup de spéculations ont entouré les commentaires qui ont suivi ce drame, notamment pour tenter d’expliquer les raisons du crash. Particulièrement chez les médias français qui se sont vite saisis du sujet pour le mettre en boucle sur les chaînes infos. Pendant ce temps, les recherches n’ont pas été faciles à mener. Ce n’est qu’en fin de journée, que le ministre algérien des Transports, Amar Ghoul, déclarait que des témoins avaient aperçu des débris de l’appareil près de Gossi, au Mali, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Eléments confirmés par un général burkinabé en début de soirée. Suite à quoi, l’opération mixte (franco-algérienne) de repérage, qui était enclenchée auparavant au nord de Gao, a été réorientée vers Gossi. Et l’épave sera donc localisée par un drone qui aurait décollé de Niamy aux alentours de minuit. Confirmant matériellement, du coup, le crash de l’avion. Une tragédie qui vient ainsi noircir davantage le tableau de l’aviation civile pour cette année 2014. Avec l’autre catastrophe enregistrée la semaine dernière à Taiwan et le vol de la Malaysia Airlines touché par un missile sol-air en Ukraine, le compte est à plus de 460 morts. Et cela intervient juste six mois après la disparition de l’autre appareil de la même Malaysia Airlines dans l’Océan indien, resté lui une énigme complète. On en saura sans doute davantage sur ce vol AH 5017 d’Air Algérie dans les jours à venir, puisqu’une des deux boites noires de l’appareil a été déjà retrouvée, hier, a annoncé le ministre algériens des Transports, Amar Ghoul. A noter que le Président Bouteflika a décidé d’un deuil national de trois jours, depuis hier vendredi, indiquait un communiqué de la présidence de la République rendu public aussitôt après la confirmation de la catastrophe.          

Djaffar C.

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