Talwit Nacer !

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Déjà trois années, jour pour jour, depuis que tu nous as faussé compagnie, sans préalables. La corporation, du moins les plus proches, n’arrive toujours pas à digérer que tu sois parti pour de vrai. Que dire alors de Yazid, Tiziri et Amine, tes enfants. Au fait, les petits ont poussé. D’irgazen, Allah ibarek ! Tu peux en être fier.  Tes copains de la presse attendent toujours le train qui n’arrive pas à l’heure. Le souffle des années 90 ne les meut plus. A cette époque, aux balbutiements de la presse dite indépendante, nous étions une poignée à rendre compte du carnage intégriste, à l’échelle de Bouira. Tu avais toujours ta petite lecture politique, voire partisane. Il ne pouvait en être autrement, pour toi qui ne dissociais pas le journalisme du militantisme pour la démocratie. Et c’est justement ta générosité de militant qui t’as poussé vers la presse. Aujourd’hui, les choses ont changé Nacer. Je ne sais pas si c’est en bien ou en mal. Les jugements de valeurs sont tellement bateaux et le plus souvent impertinents. C’est dire que la segmentation en noir et blanc est inappropriée : il y a aussi du gris entre les deux. Cela dit, la surface prend de plus en plus le dessus sur la profondeur dans la corporation. L’engagement franc et gratuit est desservi par la connivence et la complaisance. Le correspondant de Bouira que t’as connu se plait dans le confort de fonctionnaire. Il parait que les « vertus » proposées par Hamid Grine vont changer les choses. Lui, c’est l’auteur de « Il ne fera pas long feu ». Il est devenu ministre de la Communication.« Tacbaylit » de Mohia te manque ? Sûrement pas autant que nous, qui n’avons droit qu’à des feuilletons égyptiens en … kabyle.

Talwit Nacer ! Pour toi, ce fragment de « Seltan n teb’hirine » : 

Ruhen s adrar ad alin

A yemma achal meqqer

Ufan tamduct-nni di

Nnnan-as wagi d lebher

Oh !…

Ahay ! ayah… !

 

S.O.A.

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