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Tizi-Ouzou Le jardin en face du tribunal de la ville porte désormais son nom : Une place pour Tahar Djaout

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Le wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, a procédé dans l’après-midi d’avant-hier, à l’inauguration de l’espace vert sis en face du tribunal en plein centre-ville des Genêts, au nom du journaliste, poète racé et écrivain  Tahar Djaout, et ce, en présence des autorités locales, des élus à l’APW de Tizi-Ouzou, la famille du défunt, la presse locale ainsi que d’autres invités conviés à la circonstance.

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Lors de la cérémonie d’inauguration, le wali accompagné du président de l’APW par intérim M. Klaleche et le maire de la ville, M. Ouahab Ait Menguellet, a dévoilé la stèle de l’auteur de la célèbre citation « Si tu parles tu meurs, si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs ». 

En présence d’une foule nombreuse de citoyens, venus manifester leur joie et leur satisfaction, M. Bouazghi avancera à cette occasion : « Je suis très content et très honoré d’avoir contribué à cette initiative qui est la baptisation de cet espace vert dédié à cette figure emblématique, dont la mémoire restera ancrée dans nos esprits ». Tahar, enchaînera-t-il, « est mort pour son engagement contre l’injustice, pour la démocratie et la liberté d’expérience dont nous jouissons aujourd’hui, et pour que l’Algérie reste debout. Il a été assassiné pour ses idées et le commémorer aujourd’hui est un devoir moral pour nous ». Le wali a saisi également l’occasion pour rendre un vibrant hommage à tous ceux qui ont été touchés par la décennie noire. « C’est des vrais hommes qui ont évité à l’Algérie de sombrer dans l’obscurantisme et le terrorisme », dira-t-il. Pour sa part, le P/APC de Tizi-Ouzou, M. Ait Menguellet, a mis en relief le combat que le défunt a mené durant toute sa carrière. « Il suffit de surfer sur son œuvre pour être convaincu du combat qu’il a mené pour notre chère Algérie qui se veut libre et démocratique », a-t-il martelé. Tassadit et Mohamed, sœur et frère du défunt présents à la cérémonie, n’ont pas raté l’opportunité pour remercier les initiateurs ainsi que la famille de la presse qui, selon eux, travaillent continuellement pour ressusciter la mémoire de leur frère. « Nous avons compris le message qu’il avait laissé. Aujourd’hui, son image plane au-dessus de ce chef d’œuvre et de cette stèle érigée en son nom », diront-ils. Mohamed Arezki Gasmi qui connaît assez Tahar Djaout, relèvera les différents côtés de l’homme. « Il ne ratait jamais un événement qui se déroulait au village. C’était un citoyen model. Sa passion était la lecture, l’histoire et le journalisme. Il a travaillé au côté de Kateb Yacine et Mouloud Mammeri », soulignera M. Gasmi, en se rappelant des moments choquants de Tahar alors qu’il était hospitalisé. « Sa maman voulait le voir sur son lit d’hôpital. Elle voulait l’embrasser sur le visage plein de tuyaux, mais en vain ! A défaut, sa maman a mis sa tête entre les pieds de son fils et a laissé libre court à ses larmes », racontera-t-il. C’est dire, explique notre interlocuteur, « Tahar a vécu le drame du pays et c’est cette situation dramatique du pays qui l’avait emporté ! ». 

A noter que l’enfant d’Oulkhou, relevant de la commune d’Ait Chaffa, dans la daïra d’Azeffoun, est né le 11 janvier 1954. Il est l’auteur de plusieurs œuvres poétiques tels : Solstice barbelé l’Oiseau minéral… et de plusieurs romans, à savoir l’Exproprié les Vigiles, etc. Il fut assassiné par un groupe islamiste prés de chez lui à Alger le 02 juin 1993.

A. G.

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