« On ne devient pas forgeron, on naît avec »

Partager

«J’ai commencé le forgeage juste après avoir quitté l’école, en 1994. A cette époque, en simple apprenti, j’assistais mon père (tenir le soufflet, les grosses pièces, limage,…). Je visionnais toutes les scènes de toutes les pièces à forger, qu’elles soient à réparer ou à fabriquer. Et j’ai ainsi, petit à petit, su comment se cultive cet art. Il m’aura fallu des années  pour bien maîtriser le métier », raconte Mohamed Akli, ce jeune artisan, exerçant à Bouzeguène, à 71 kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. « Pour moi, le métier de la forge est un sacerdoce. Du temps où j’étais à l’école primaire, j’aimais marteler, histoire de savoir ce que c’est. Croyez moi, je trouvais le métier  à la fois amusant et passionnant, mais surtout pénible et c’est à partir de ce moment que  je me suis fait une  idée  de ce qu’est le métier de la forge ». Mohamed ajoutera : « ce métier  n’est pas seulement un gagne-pain, c’est une profession. Il ne ressemble pas aux autres métiers. C’est une raison d’être. On ne devient pas forgeron, on naît avec. C’est là que réside  la magnificence de cet art ». Ce jeune artisan continuera en explicitant : « tout ceci pour vous dire que le métier  est héréditaire, de père en fils, de génération en génération. Nous sommes les gardiens d’une tradition ancestrale et les protecteurs d’un patrimoine précieux ». Néanmoins, notre interlocuteur regrettera de voir ce métier en voie de disparition : « Depuis quelques temps, j’ai essayé d’innover, je ne me suis pas contenté du forgeage  classique. Je me suis aussi investi dans les objets d’art  que ce soit en coutellerie, en outils disparus ou  autres objets qui nécessitent rénovation. Vous devez savoir que dans cet art, y a le maréchal-ferrant, le coutelier, le taillandier  et le forgeron ».

               

A.G

Partager