Les villageois d’Iknache tirent la sonnette d’alarme

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Le siège de l’APC d’Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, à 40 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, est fermé depuis dimanche dernier, suite à une action des habitants du village Iknache relevant de la dite commune. 

Les protestataires demandent la délocalisation vers un site plus sécurisé de leur village, menacé depuis des années par un glissement de terrain, nous dira M. Mourad Aknouche, représentant du comité dudit village. Selon ce dernier, que nous avons joint par téléphone, les villageois ont décidé d’entreprendre cette action « après avoir frappé à toutes les portes et en raison de la situation qui ne cesse de s’aggraver, menaçant la vie des membres de leurs familles et leurs habitations ». Il ajoutera : « Nous avons vu le médiateur du wali à deux reprises, et depuis, c’est-à-dire huit mois, nous n’avons rien vu venir. Alors, nous avons décidé de passer à l’action. Le siège de l’APC restera fermé et les travaux d’extension du stade communal, que nous avons stoppé aujourd’hui, resteront gelés jusqu’à satisfaction de notre revendications, à savoir la délocalisation du village vers un site sécurisé », précisera M. Aknouche. Victimes d’une véritable catastrophe naturelle, les villageois ne savent plus à quel saint se vouer. De nombreuses habitations risquent, à tout moment, d’être emportées par l’affaissement du sol qui leur cause continuellement des fissures, comme nous l’explique notre interlocuteur. « Le village compte une soixantaine d’habitations, quatre maisons sont déjà sérieusement endommagées et risquent de s’effondrer à tout moment, en raison de l’affaissement du sol qui leur cause constamment des fissures. Nous dénonçons fermement le laxisme et le mépris affichés par les autorités, que ce soit au niveau local ou à celui de la wilaya. La population d’Iknache vit dans la peur et l’inquiétude, et ce, dans l’indifférence générale des autorités », ajoutera le représentant des citoyens. Notons que le village a déjà été amputé d’une bonne partie des arbres qui s’y trouvaient, notamment des oliviers, emportés par le glissement qui avance tel un serpent et se fait de plus en plus menaçant, à telle enseigne que les villagois vivent dans la peur d’être ensevelis dans leur sommeil car « la catastrophe est imminente », dira M. Aknouche qui ajoutera, selon lequel il n’y a pas d’échappatoire et la délocalisation serait la seule solution. « Ce glissement est normalement le problème de toute la commune, car il va la couper en deux », ajoutera le représentant du comité de village. «Nous sommes privés de notre droit à l’habitat rural, car les autorités ne peuvent pas nous délivrer de permis de construire, puisque, comme ils disent, nous sommes dans une zone de glissement (…). Le comble est qu’ils ont investi 14 milliards de centimes dans un projet d’extension du stade communal, qui se trouve sur le même site, ce qui est une contradiction totale ! ».

       

  Karima Talis

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