La fièvre de la rentrée scolaire

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À quelques jours de la rentrée scolaire, la fièvre monte d’un cran chez les concernés, c’est-à-dire les élèves et les enseignants. Quant aux parents d’élèves, ils n’ont pas à subir les affres du trac de la reprise, puisque leur rôle consiste seulement à délier les cordons de leurs bourses, c’est-à-dire dépenser leurs dernières économies laissées par le Ramadhan, l’Aïd, les fêtes et les vacances, pour ceux qui ont eu la chance de les avoir prises. Autrement dit, ils vont se faire saigner par les libraires, qui commencent déjà à aiguiser leur appétit en remplissant les rayons de leurs magasins de fournitures scolaires. Ils (les parents d’élèves) le feront, mais sans état d’âme, puisque mettre la main à la poche, même si c’est presque toujours à contre cœur, n’a rien d’angoissant. L’angoisse est laissée pour les chérubins, surtout ceux qui prennent, pour la première fois, le chemin de l’école qui, faute de sensibilisation par les parents, identifient parfois le maître ou la maîtresse aux monstres impitoyables des dessins animés, toujours prêts à faire du mal à ceux qui ne leur obéissent pas. L’angoisse est aussi laissée aux élèves qui changent de cycles, notamment ceux qui passent du primaire au CEM. Alors qu’ils sont habitués à faire toutes les matières avec le même enseignant, les voilà qu’ils auront, dans l’enseignement moyen, à « affronter » sept ou huit professeurs, chacun dans sa matière et avec sa manière de conduire une classe. Et ils se demandent, comme d’ailleurs leurs aînés qui accèdent à la première année du lycée, s’ils seront en mesure de répondre convenablement aux exigences de chacun de ces enseignants. Quant à ces derniers, dont certains donnent parfois l’impression de n’avoir pour problème que la préparation des leçons et la correction des copies des devoirs et des compositions, ils ont, eux aussi, mêmes les plus anciens, leurs appréhensions et leur stress de la rentrée scolaire, tout comme les élèves qu’ils vont recevoir dans leurs classes. Entre autres appréhensions, il y a d’abord celle des classes qui leurs seront confiées par le chef de l’établissement. Suivront-ils leurs élèves de l’an dernier ou auront-ils de nouvelles classes, avec le risque d’y rencontrer certains éléments « ingérables ». En effet, le chahut, souvent à l’initiative de deux ou trois cancres, est la bête noire des enseignants. Il provoque l’énervement et la fatigue de l’éducateur et empêche tout travail sérieux dans la classe. L’autre appréhension des enseignants est sans doute l’emploi du temps qu’on leur remettra au premier jour de la rentrée. Le concepteur de cet emploi du temps a-t-il pensé à leur aménager une ou deux demi journées de libres, en plus de celles du jeudi et du mardi, les horaires de travail seront-ils groupés  par demi journée ou éparpillés sur le long de la semaine de sorte que l’enseignant se déplace jusqu’à l’établissement pour ne donner qu’une heure d’enseignement en une journée entière ? Des conflits sérieux naissent souvent à propos des emplois du temps. Surtout quand certains enseignants ignorent les contraintes que rencontre le chef d’établissement lors de l’établissement de l’organisation pédagogique.    

 B. Mouhoub

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