Les syndicats brandissent la menace de la grève

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Quoi que la nouvelle ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, semblait, de l’avis des syndicalistes, déterminée à en finir, une fois pour toutes, avec les problèmes avancés par les  différents syndicats du secteur, force est d’admettre qu’à quelques jours de la rentrée scolaire, les problèmes sont toujours sans solution, et forcément, le risque de grève est toujours là. 

En tout cas, les syndicalistes sont mécontents. Ce qui laisserait supposer que la rentrée scolaire ne pressente aucun atout pour la placer sous le signe de la stabilité. La dernière réunion de la ministre avec les principaux syndicats, le 28 août dernier, fut, de l’avis de ces derniers, « franchement stérile » et n’auguraient rien de bon pour assurer une rentrée scolaire « normale ».

Meziane Mériane (Snapest) : « Il faut s’attendre à des rebondissements »

Pour les revendications socioprofessionnelles qui ont conduit, l’an dernier, à des grèves récurrentes, elles ne sont ni satisfaites, ni en voie de l’être, selon Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) que nous avons joint hier. Pour lui, « il ne faut pas faire une fixation sur la rentrée scolaire » et le problème dépasse celui de savoir si les élèves connaîtront des perturbations. En clair, la rentrée scolaire aura lieu le plus normalement du monde, mais cela ne veut pas dire qu’il en sera ainsi durant les semaines qui suivront. « Il y aura des rebondissements du moment que les problèmes socioprofessionnels ne sont pas toujours réglés », nous a-t-il fait savoir. Il faudra donc s’attendre à ce que le spectre des arrêts de cours renaisse, selon le syndicaliste qui maintient que « tant que la ministre ne prend pas en charge convenablement les revendications légitimes du Snapest, on ne va pas rester les bras croisés ». À la question de savoir s’il y a une autre approche des revendications par la nouvelle ministre du secteur, Meziane Meriane a indiqué qu’« auparavant, on arrivait à connaître la position du ministère de vive voix, et aujourd’hui, on nous les transmet pas écrit », a-t-il précisé avant de conclure que, « soucieux de l’avenir de nos enfants, nous allons laisser la rentrée s’effectuer normalement, mais il y aura des rebondissements », a-t-il ajouté. Pour le moment, aucune décision n’a été prise, selon lui, mais cela se fera très prochainement, à l’occasion du Conseil national qui aura lieu durant la deuxième quinzaine du mois de septembre. 

Ainsi donc, pour le Snapest, le risque de grève existe, mais sans que cela puisse perturber la rentrée scolaire.

Messaoud Boudiba (Cnapest) : « On ne se taira pas ! »

La voix du Snapest n’est pas spécifique, concernant la rentrée scolaire, et il y a risques de voir cette dernière connaître des soubressauts. En effet, l’avis du porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, joint hier au téléphone, ne diffère pas beaucoup de celui exprimé par le Snapest. Il exprime exactement les mêmes doléances et les mêmes craintes. « On s’attendait à voir nos revendications socioprofessionnelles, notamment la prime de risque, le logement et la retraite, connaître tout au moins un début de satisfaction, notamment lors de notre entrevue du 28 août avec la ministre Benghebrit, mais rien de tout cela. On nous a simplement fait savoir que les droits cités sont légitimes et que le ministère ne ménagera aucun effort pour les voir solutionnés », nous a-t-il indiqué. « Ce sont des mots creux, empreints de phraséologie », a clamé Messaoud Boudiba, qui a ajouté : « Le Cnapest ne se taira pas, mais ne fera prendre aucun risque aux élèves, à l’occasion de la rentrée scolaire qui aura lieu le 7 septembre courant. « Les causes ayant conduit aux multiples arrêts de cours sont toujours existantes, ce qui porte à croire que les arrêts de cours sont pressenties », a jouté le chargé de communication du Cnapest,

Idir Achour (CLA) :«Nous avons été marginalisés »

Le mécontentement est encore plus grand chez Idir Achour du CLA. En effet, en se rendant au rendez-vous que leur avait fixé la ministre, les membres du CLA s’attendait à ce qu’il y ait une ébauche à leurs revendications, du fait que la première responsable du secteur avait fait miroiter la réelle pris en charge des problèmes des professeurs du secondaire. Or, « en arrivant, et après nous avoir fait attendre durant trois heures, on est venu nous signifier que la ministre ne pouvait nous recevoir et que le rendez vous est reporté à une date ultérieure » dira Idir Achour, selon lequel « cela ne donne pas beaucoup d’espoir quant à la satisfaction des revendications ». Ainsi donc, pour lui, « la rentrée scolaire aura bel et bien lieu le 7 septembre mais les dizaines d’enseignants qui n’ont pas reçu leurs salaires, à côté de leurs autres revendications sociales, n’auront pas le moral pour se consacrer à leur noble mission ».

Ferhat Zafane

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