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Tizi-Ouzou : Commandant de l'ALN et ancien membre du PC de la wilaya III historique : Hommage à Tayeb Seddiki

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Dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire du déclanchement de la guerre de libération nationale, le forum d’El Moudjahid avec l’association « Machaâl Echahid » (flambeau du martyre), en collaboration avec la wilaya et le musé d’El Moudjahid de Tizi-Ouzou, ont rendu un vibrant hommage, hier, au défunt moudjahid Tayeb Seddiki, dit Cheikh Tayeb, commandant de l’ALN et ancien membre du PC de la wilaya III historique. L’hommage a rassemblé d’anciens moudjahidines, des fils et filles de Chahid, des autorités et des élus locaux ainsi que de nombreux invités d’autres wilayas, notamment d’Alger et de Sétif. De nombreuses associations ont également pris part à cet événement, entre autres, l’association « Pupille de la Nation », « l’Organisation National des Moudjahidines », « Thagraoula », « Fille et fils de Chahid ». La sœur du commandant Seddiki, Mme Titam Seddiki, âgée de 89 ans, la gorge nouée par les larmes, a fait un témoignage très émouvant. Appelant cheikh Tayeb « Zizi », comme on appelle respectueusement un frère aîné ou un oncle dans certaine région de haute Kabylie, elle racontera brièvement la vie de son défunt frère. « Notre père était un imam et c’est lui qui a appris le saint Coran à Zizi. Il a ensuite poursuivi sont enseignement à la zaouïa de Sidi Bahloul, Sidi Mansour et Sidi Abderrahmane. Mon père aimait l’appeler vou-thafriouines, tellement il était un bon vivant qui aimait être bien vêtu d’une gandoura bien blanche, bien propre… Ce fut un grand Homme», dira-t-elle. Elle ajoutera : « En plus des moudjahiddines, notre famille a perdu quatre martyrs durant la guerre de libération nationale : Si Larbi mon autre frère est mort au champ d’honneur, cheikh Saïd, Ali Ou Larbi et Hand ». De son côté Mohand Seddiki, fils de Cheikh Tayeb, dira : « Je remercie l’association Machaâl Echahid pour cet hommage rendu à mon père. Toute la famille Seddiki est heureuse pour ce bel hommage. Je souhaite que tous les moudjahiddines et Chouhada auront droit à un tel hommage… ». Le président de l’association « Pupille de la Nation », Méziane Djouzi, déclarera pour sa part : « Je rends un grand hommage à Cheikh Tayeb ainsi qu’à toute sa famille qui a beaucoup donné à la patrie avant et après l’indépendance. Je rends également hommage au village Ait Bouhini qui a vu maître le commandant Seddiki et qui a donné pas moins de 97 Chahid… ». Le fils du colonel Mouhand Oulhadj, également présent à cette cérémonie, a rendu, à son tour, hommage au grand homme que fut cheikh Tayeb. Un film documentaire retraçant la vie et le parcours du moudjahid, entrecoupé de témoignages d’anciens moudjahiddines sur sa vie et son combat dans les rangs de l’ALN, a été projeté à l’occasion. Tayeb Seddiki dit Cheikh Tayeb, naquit le 18 octobre 1919 dans un village de haute Kabylie dénommé Ait Bouhini, relevant de la commune de Yakouren, dans la daïra d’Azazga. Après quelques mois d’études de la langue française dans une école primaire et l’apprentissage du saint coran par son père Si Arezki il rejoignit la zaouïa de Sidi Mansour de Timizart puis celle de Sidi Abderrahmane El Illouli où il obtint le diplôme de récitant du Coran. Après son service national dans l’armée française, il prit part, dans les rangs de cette dernière, à la deuxième guerre mondiale. Après 1945 et durant les années qui précédèrent la guerre de libération, il adhéra au PPA puis au MTLD. En France, il avait acquit un café dans la ville de Lille, quelque temps après il se déplaça à Paris après que les services de renseignements français eu vent de ses activités, car son café servait en réalité de lieu de rencontre et de propagande aux membres du FLN. En 1955 et alors que la guerre d’Algérie venait d’éclater, il quitta la France par la Tunisie et rejoignit le maquis de la wilaya III. Même très grièvement blessé deux fois, au maquis, il persiste et signe dans son engagement jusqu’au bout, soit jusqu’à la libération de l’Algérie et s’est ce qui lui vaudra de gravir rapidement les échelons pour atteindre le grade de commandant. Il fut parmi les initiateurs de la création de la zone cinq d’Alger. A l’indépendance, il prit part à la première assemblée constituante, puis membre de l’ONM et président de la commission de reconnaissance jusqu’à la date de son décès, le 23 septembre 1999.

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Karima Talis

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