Le constat de la CNMA

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La faible adhésion à l’assurance du cheptel est une réalité, malheureusement, bien établie en Algérie, a indiqué à l’APS, le P-DG de la Caisse Nationale de la Mutualité Agricole (CNMA), Cherif Benhabiles.

Quantitativement, le responsable de la CNMA annonce que les éleveurs qui ont, systématiquement, recours à l’assurance de leur cheptel représentent 8 à 8, 3 % de l’ensemble des professionnels de la filière. Ce constat alarmant n’aurait pas été dévoilé si ce n’était la très sérieuse propagation de la fièvre aphteuse en Algérie. D’après le premier responsable de la CNMA, il est aujourd’hui plus qu’urgent d’inculquer la culture de la prévention et de la gestion des risques dans le milieu agricole et rural en Algérie. «Sur l’ensemble des éleveurs enregistrés en Algérie, seuls 163 éleveurs de bovins ont fait déclaration de sinistre après que leurs bétails eurent été touchés par l’épizootie de la fièvre aphteuse», a fait savoir Cherif  Benhabiles pour situer la faible adhésion des éleveurs à la culture de l’assurance. L’on ne le répétera jamais assez : il est indispensable de souscrire une assurance spécifique pour protéger le cheptel. Ainsi, quelque soit la nature de l’élevage, l’éleveur sera remboursé de la valeur du cheptel en cas de perte, d’accident, de maladie, d’incendie, de mort par électrocution due à la foudre, etc. Le P/DG de la CNMA explique que le montant des indemnisations, relatif à la fièvre aphteuse et qui s’élève à 21 millions DA, est très faible devant le grand nombre d’éleveurs, comme il évoque «Un problème de confiance entre les professionnels et les assureurs de manière générale». «Il y a également un déficit en communication et en sensibilisation de la part des assureurs, mais aussi, les tarifs des primes d’assurance, notamment, celles liées à la couverture contre les calamités sont très élevés», a-t-il ajouté reconnaissant à demi-mot que la communication et la sensibilisation n’est pas ce qui se fait de mieux au niveau de la CNMA. C’est pourquoi, il est aujourd’hui, plus que jamais, temps de revoir cette politique d’assurance agricole et d’initier des campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs, qui ne demandent pas moins que leur cheptel, ainsi que la production agricole du fellah soient assurés. S’agissant des mesures à prendre dans l’immédiat, Cherif Benhabiles a préconisé la mise en place par les pouvoirs publics de dispositifs économiques d’assurance contre les différents sinistres, à commencer par les cultures stratégiques (pomme de terre, tomate, céréales) et les activités d’élevage. Pour ce qui est des éleveurs principalement, Benhabiles a assuré que «Tous les éleveurs, dont le bétail a été affecté par la fièvre aphteuse, ont été indemnisés dans un délai de 20 jours maximum, à compter de la date du dépôt de leurs dossiers à l’exception de certains assurés qui ont été appelés à compléter leurs dossiers», ajoutera-t-il. Mieux encore, le premier responsable de la CNMA a enchaîné : «Nous avons, même, procédé à des avances sur sinistres pour permettre aux éleveurs assurés de reprendre leurs activités». «Cette initiative a donné plus de crédibilité à la CNMA face à ses clients», a-t-il constaté. Notons que la CNMA dispose, actuellement, d’un réseau de 66 Caisses régionales (CRMA) et de 367 bureaux locaux répartis sur le territoire national, selon un bilan récent de cet établissement.

Ferhat Zafane

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