Le siège de la wilaya de Bouira a abrité dans la matinée d’avant-hier, le premier conseil de wilaya, dédié à l’énergie, en présence du wali M. Nacer Maaskri, de retour de son congé annuel.
Cette rencontre avec les responsables locaux de la wilaya, était une occasion, pour les différents responsables du secteur, pour mettre le point sur l’avancée des projets de raccordement au gaz naturel et d’électrification rurale, inscrits dans le cadre de la deuxième tranche du programme quinquennal 2010-2014 et du plan complémentaire. Des programmes qui feront passer la couverture de la wilaya en gaz de ville, de 68 à 85%, et près de 1600 km de lignes électriques à moyenne et faible tension.
Les oppositions… l’éternel problème
Ainsi et d’après les déclarations du directeur de l’énergie et des mines (DEM) de la wilaya, pas moins de 20 communes sont concernées par cette tranche. « La majorité des projets d’extensions du réseau ont été lancés dès le début de l’année 2014. Nous rencontrons par contre, certaines oppositions notamment au niveau des communes de Saharidj, M’chedellah et Aghbalou, ou plusieurs chantiers de transport et de distribution, sont actuellement bloqués », dira le même responsable, avant d’ajouter : « Nous devons travailler en étroite collaboration avec la Sonelgaz et les responsables locaux, pour trouver des terrains d’entente avec les propriétaires terriens qui bloquent ces projets d’une importance capitale pour nos concitoyens ». Le wali de Bouira, a pour sa part, instruit les responsables des APC et des daïra, de s’engager d’avantage pour la concrétisation de ses projets, notamment dans les situations à l’origine de ses blocages. Le premier magistrat de la wilaya, a également ordonné la création de comités techniques au niveau de chaque daïra pour l’amorce du travail des différentes parties de ces projets : « Nous devons installer, dès la semaine prochaine, des comités techniques au niveau des 12 daïras, et ce pour amorcer un travail de collaboration entre la DEM, la sonelgaz et les autorités locales ». Parmi les projets en souffrance, le premier responsable de la wilaya, citera entre autres, le cas de la commune d’Ath-Laziz, où un particulier bloque, depuis près de deux ans, le projet dont devrait bénéficier plus de 400 foyers de cette localité. A ce sujet, M. Maaskri, a évoqué la possibilité de recourir à la force publique pour débloquer les travaux : « Ce projet, nous devons le réceptionner avant la fin de l’année. Maintenant, si nous n’arrivons pas à trouver une issue à cette opposition d’une manière administrative, nous allons faire appel à la force publique pour réaliser ce projet », dira l’intervenant, avant d’ajouter : « Ce n’est pas un seul citoyen qui bloquera le développement de toute une région, c’est inacceptable ! ».
Des entreprises toujours défaillantes :
A l’image de l’ensemble des projets de développements de la wilaya, les projets de raccordement au réseau de gaz de ville accusent souvent des retards constatables. Si les oppositions des propriétaires terriens restent parmi les principales raisons de ces retards, il n’en demeure pas moins que les entreprises en charge de ses projets assument une importante partie de ces retards à répétitions. Un avis partagé par la majorité des présidents d’APC dont les interventions ont accablé les 44 entreprises en charge de ce projet ambitieux. Parmi ces derniers, l’on citera le cas du projet de raccordement au gaz naturel au profit de la commune d’Ath-Rached. En effet et d’après le P/APC de cette localité l’entreprise privée en charge du volet distribution ne s’est pas encore manifestée, et ce, malgré le lancement des travaux (volet transport) depuis le mois de janvier dernier. Le maire de M’chedellah a également soulevé le retard enregistré dans le projet d’électrification rurale au profit de 80 foyers de cette commune. A Ahinf, un autre projet d’électrification rurale est à l’arrêt depuis le mois de juin, selon l’édile de cette commune. Sur ses trois projets, les responsables communaux affirment qu’aucun problème d’opposition n’a été signalé. Le DEM de la wilaya a expliqué ces retards par la multitude des projets accordés aux 44 entreprises. « Ses entreprises décrochent souvent plusieurs marchés à la fois, et quand nous avons un problème d’opposition, les gérants préfèrent délocaliser les chantiers vers les projets viables », affirme-t-il. Une justification, qui n’est pas tombé en bonne oreille, au wali de Bouira : « Si les maires affirment que toutes les oppositions sont levées, de quelles oppositions parle-t-on alors? Ses entreprises doivent désormais respecter leurs engagements, faute de quoi tous leurs contrats seront systématiquement résiliés ! Car tout simplement, aux yeux de nos concitoyens, c’est la crédibilité de l’Etat qui est en jeu», a-t-il asséné.
Logement, aménagement urbain, bientôt passés au crible
En marge de la clôture du conseil de wilaya, le wali de Bouira a tenu à annoncer la tenue prochaine, d’un deuxième conseil de wilaya, qui sera consacré au secteur de l’éducation, notamment sur le volet de la réhabilitation des écoles. « Nous n’avons pas moins de 213 écoles primaires en attente de réhabilitation au niveau de la wilaya. Les enfants scolarisés dans ces écoles endurent un risque énorme, vu l’état délabré et dégradé de leurs structures. Les différents programmes (PCD, PSD, complémentaires) doivent être débloqués dans les plus brefs délais. Chaque chef de daïra, devra me présenter la situation au niveau des écoles primaires de sa circonscription, car il faut qu’on avance dans ce dossier, car cette situation est inadmissible. Tous les projets relevant du secteur de l’éducation et de la santé doivent être également réceptionnés avant la fin de l’année en cours ». Par ailleurs, M. Maaskri a donné des instructions fermes en direction des chefs de daïra pour la distribution rapide des logements sociaux achevés dans les 45 communes de la wilaya. Il citera, entre autres, les communes de Bir-Ghbalou, de Lakhdaria, Djebahia, El-Hachimia et Souk El-Khmiss, où un important quotta de logements sociaux réceptinnés n’a pas encore été attribué.
O.K.