Les fondements et les types d'autorité en débat

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Le département des langues étrangères de l’université M’hamed Bougara de Boumerdès a organisé durant ces trois derniers jours, un colloque international sur  »L’autorité et ses discours ». D’éminents chercheurs et professeurs, venus de différentes universités du pays et de l’étranger, ont animé des conférences en rapport avec la problématique citée. Analysant les anciens types d’autorité comme celle du prophète Mohamed (q.s.s.l ) ou de certains rois berbères, à l’exemple de Massinissa, certains intervenants ont expliqué que ces dignitaires avaient un grand pouvoir sur leurs sociétés, sans soumettre celles-ci, loin s’en faut, par la force. D’autres intervenants professeront, à contrario, que l’autorité souvent recherchée pour le prestige évoque une relation de commandement, synonyme d’usage de la puissance sur les individus. Le thème qui a le plus suscité l’intérêt de l’assistance est celui traitant de l’école et de l’autorité conjointement abordé par les docteurs Habiba Benaouda et Fatima Zohra Boukerma. «L’autorité éducative, de par son discours et ses lois en vigueur, est dans notre pays, aujourd’hui, en confrontation avec les valeurs d’une société en pleine métamorphose», diront les deux conférencières. «Dans l’école d’hier, l’enseignant pensait qu’il avait pour mission de transmettre le savoir à l’élève, de veiller à l’amélioration de son rendement scolaire et, le cas échéant, le punir pour son manque d’assiduité. Alors que la pédagogie d’aujourd’hui doit exclure la force et l’oppression et se donner pour seule fonction d’autoriser l’élève à exister, à grandir, à apprendre, à être reconnu et respecté dans sa dignité humaine», expliquera encore le docteur Zohra Boukerma, ajoutant qu’un tel bouleversement des valeurs nuirait à l’autorité éducative. L’autre conférencière, le docteur Habiba Benaouda, évoquera dans le même contexte les nouvelles lois interdisant aux directeurs de l’établissement ou à l’enseignant d’intervenir, en cas de violence à l’école, ne leur donnant que le droit d’informer les parents de l’élève impliqué. La nouvelle pédagogie ambitionne de former un bon citoyen, en évitant toute forme d’autorité despotique contre l’enfant. Mais jusque-là les institutions concernées n’ont pas encore trouvé de solutions à la violence qui prend de l’ampleur dans la société y compris dans les lieux de savoir, a-t-on conclu.

Salim Haddou 

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