900 cas de rage animale en Algérie chaque année

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L’auditorium du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou a abrité, hier, une journée d’étude autour de la rage, et ce, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la rage qui coïncide avec le 21 octobre de chaque année.

Selon le professeur Ziri, l’Algérie a enregistré ces dix dernières années, une moyenne annuelle de 20 décès provoqués par la rage. «L’organisation mondiale de la santé (OMS) lutte depuis une trentaine d’années pour mettre fin au cycle de la négligence qui freine la prévention et la maîtrise de la rage, en particulier dans les pays en voie de développement», déclarera le professeur, lors de son allocution d’ouverture. «Une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspecté de rage doit être strictement observée. Seulement, l’indisponibilité parfois, du vaccin dans le temps voulu, ajoutée à des négligences dans le suivi des rappels, sachant que le mordu doit se soumettre à une série de vaccinations, entraîne le pire», déplorera le directeur général du CHU de Tizi-Ouzou. «La rage est passée de 58 000 cas en 2000 à 80 000 en 2005 et pratiquement 120 000 en 2012. La rage, qui demeure un problème de santé publique, nécessite une large campagne informative et une collaboration étroite entre les départements de la santé de l’agriculture et des collectivités locales. La vaccination ou la sérovaccination sont les seules armes pour éviter de mourir de la rage », dira Ziri, ajoutant que : «Une étude réalisée par des spécialistes à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la rage, révèle que 60% des cas de rage humaine ne consultent qu’après l’apparition des signes cliniques». Selon le Dr Chekroun, la rage est une méningo-encéphalite qui touche les mammifères à sang chaud. Le virus rabique est neurotrope, il appartient à la famille des rhabdovirus, du genre Lyssavirus. Mortel à 100%, son incubation est habituellement longue, ce qui permet de mettre en route un traitement préventif. «La prévention est le seul traitement efficace par la prise en charge correcte et précoce des cas de morsures», dira-t-elle dans sa communication intitulée ‘’Epidémiologie de la rage’’, ajoutant : «C’est la seule maladie qui bénéficie d’une vaccination post-exposition (sérovaccination)». En Algérie, 900 cas de rage animale sont enregistrés chaque année, plus de 80 000 morsures en 2005. 120 000 personnes sont exposées au risque rabique par année. Le nombre annuel est en moyenne de 15 à 20 décès, 44 cas vaccinés après morsures dans la wilaya de Tizi-Ouzou et 21 cas ont développé la rage dans la période allant de 2002 à 2014, en moyenne 02 cas enregistrés chaque année. «Aucune région en Algérie n’est épargnée par la rage et le nombre de cas de rage humaine de 2000 à 2011 a été de 246. Une étude réalisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la rage au 10ème rang des maladies infectieuses mortelles. 55 000 décès par an dans le monde, 01 décès chaque mn», avancera la communicante. Après exposition, la déclaration est obligatoire. «Il est impératif de laver le plus vite possible la plaie à grande eau. N’ayez pas peur d’utiliser du savon de Marseille», préconisera le Dr Chekroun. «Il faut désinfecter la plaie à l’alcool ou à l’eau javellisée à 12&deg,; mettre un linge propre sur la plaie et se diriger de toute urgence vers la structure de santé la plus proche pour bénéficier de la vaccination ou de la sérovaccination antirabique», précisera-t-elle. L’abattage des animaux errants est primordial dans la lutte contre la rage, toutefois, ces opérations ne sont qu’occasionnelles. «L’abattage se fait généralement au niveau des centres urbains ou à leurs périphéries, par des actions très ponctuelles, organisées par les services des communes. En milieu, rural, les opérations d’abattage se font suite à la déclaration de foyers de rage (opérations limités dans le temps et dans l’espace). Les chiffres avancés restent difficiles à interpréter en l’absence d’estimations chiffrées des populations errantes en Algérie», observera le professeur Ziri.

Karima Talis

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