Les cancéreux dans l’expectative

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La prise en charge des malades cancéreux dans notre pays reste loin des attentes des populations, et ce, en dépit des efforts consentis en la matière par les pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge de cette frange vulnérable.

À Tizi-Ouzou où ailleurs, les tracasseries sont pratiquement les mêmes ! Le malade ne reçoit pas le traitement à temps. L’exemple a été donné du côté de Béjaïa où le service oncologie d’Amizour prenne un nombre de 50 patients pour la chimiothérapie, alors que le nombre de personnes atteintes du cancer va crescendo chaque année! Il est à noter que cet hôpital prend aussi en charge des malades venus des wilayas limitrophes, entre autres, Bouira, Jijel. La wilaya de Bouira ne dispose pas de service oncologie et les malades cancéreux sont pris en charge à Tizi-Ouzou, Béjaïa ou à Alger en attendant la mise en service de ce service en question dans les prochains jours. «C’est un vrai casse tête chinois pour les malades de cette wilaya ! En plus de la douleur de leur maladie s’ajoute les retards dans les rendez-vous pour la chimiothérapie et encore pire pour la radiothérapie», avance un médecin du service hématologie du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou. Et d’ajouter : «La maladie a pris de l’ampleur. Des femmes, des  jeunes et des personnes âgées sont prédisposées à avoir cette maladie. Des moyens supplémentaires sont plus que nécessaires : humains et matériels sont indispensables ». Au service oncologie de Belloua, 20 à 30 malades sont pris en charge, quotidiennement, en matière de chimiothérapie. « Initialement, le service est conçu pour accueillir 20 malades pour la chimiothérapie, mais comme le nombre est très important, nous avons fait l’extension de 10 places pour faire face à la demande exprimée en plus de 5 lits d’hospitalisation », souligne une source médicale qui ajoute que ce service fait souvent face à des pénuries de médicaments de chimiothérapie. «Nous avons aussi le problème du manque de médicaments. C’est des crises qui passent, mais elles créent du désordre dans le programme», ajoutera-t-il. Néanmoins, notre interlocuteur nous soulève un grand problème qui frappe en plein fouet les malades ! Il s’agit, en effet, de la radiothérapie ô combien indispensable pour en remédier à cette maladie. «C’est un grand problème. Les centres anti-cancéreux sont en nombre insuffisant en Algérie et la demande ne cesse d’augmenter de plus en plus», affirmera-t-il. Par ailleurs et concernant les rendez-vous, notre source dira : «Une fois le malade est orienté pour effectuer la radiothérapie, les rendez-vous sont toujours repoussés à des dates lointaines». Une virée au service oncologie de Belloua, les malades sont unanimes à dire que  les rendez-vous sont toujours reportés à des dates lointaines. «Nous avons des maladies très inquiétantes et nous sommes d’ailleurs inquiets ! La prise en charge ici est bonne, mais pour la radiothérapie qui est un complément de la chimiothérapie ne se fait pas dans les délais. Les pouvoirs publics doivent faire le nécessaire», lança une jeune fille de 30 ans, qui, dit-elle, va subir une intervention d’ablation de son sein.

Mouloud Z.

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