Plusieurs communes privées d’eau

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Les habitants de trois villages, à savoir, Ichoukar, Tazdaith et Ath Aissa, ont procédé, avant-hier, à la fermeture des vannes de la station de refoulement, sise au lieu-dit Sidi Bouzid, dans la commune d’Aït R’zine, a-t-on appris auprès des protestataires.

En conséquence, des milliers de foyers alimentés à partir du barrage de Tichy Haf sont privés de ce précieux liquide. Les frondeurs estiment que leur action est « l’ultime recours » ou « le mal nécessaire » pour se faire entendre.  « La station est implantée sur nos terrains mais nous sommes, à ce jour, dépourvus de l’eau qui provient de cette station alors que des foyers en sont alimentés à des centaines de kilomètres », s’indigne Ablaoui Djahid, porte-parole des villageois protestataires. Cette coupure d’eau a affecté un grand nombre d’agglomérations situées sur le couloir de l’Oued Soummam d’importance dont Akbou, Ifri Ouzellaguen, Sidi Aich ainsi que plusieurs quartiers de la ville de Béjaïa. « Nous souhaitons que nos concitoyens comprennent notre situation. Nous vivons un calvaire au quotidien qui n’a pas suscité la juste réaction des pouvoirs publics », s’expliquent-ils. « Juste après la fermeture des vannes, le contrôleur financier vient de viser le projet inscrit en janvier 2014 et pour lequel une entreprise a été retenue en juin dernier. Ainsi, l’alimentation en eau potable des ces foyers sera pour bientôt », nous dira, en exclusivité le maire d’Ait R’zine, M. Youcef Dahmani, contacté par nos soins. Par ailleurs, une plateforme de revendications portant 21 points, dont une copie nous a été remise, a été élaborée par les habitants mécontents de ces trois villages. « Ces revendications légitimes devront être prises en considération. Nous sommes de simples paysans et nous ne demandons qu’à vivre dans la dignité », souligne-t-on. Ces revendication ont essentiellement porté sur l’amélioration du cadre de vie et d’autres sur la réalisation de moult projets pour désenclaver ces trois villages perchés sur les hauteurs d’Ait R’zine. Ainsi, les frondeurs, à travers cette action, espèrent la réalisation des ponts reliant Ichoukar et Bouzaroual, Tazdhait et Aarab Elhamam, et aussi un autre pont qui reliera le village Tazdaith et celui d’Ath Aissa. « Plus de 50 ans après l’indépendance, nous souffrons le martyre. Nous avons un quotidien qui est synonyme de misère. Nous sommes affreusement relégués aux temps préhistoriques », ajoutera le représentant des villageois, avec amertume. L’édile de la commune rejette en bloc la légitimité des revendications citées dans la plateforme des contestataires. « Ils remplissent juste des feuilles », commentera-t-il. Selon le maire, la municipalité ne pourra plus prendre en charge toutes les doléances de ces villageois. « Nous n’avons que 30 millions de dinars comme PCD (Plan Communal de Développement) et c’est dérisoire comme budget pour satisfaire tous les villages. Nous avons d’autres priorités et d’autres agglomérations plus importantes que ces villages », ajoutera-t-il. La seule revendication légitime, selon notre interlocuteur, est le problème lié avec l’ANBT (l’Agence National des Barrages et des Transferts). Cité dans la plateforme de revendication, le revêtement de la piste menant vers Tazdaith vient d’être résolu, selon le premier magistrat de la commune d’Ait R’zine. L’électricité l’irrigation des terrains, la réalisation des caniveaux et des pistes agricoles, le gaz de ville, le bitumage et d’autres doléances seront « difficiles » voire « impossibles » à satisfaire. « Nous avons beaucoup d’insuffisances en matière de prise en charge des différentes revendications des citoyens. A titre d’illustration, le chef-lieu de Guendouze où près de 6000 habitants reçoivent, une fois par 20 jours, l’eau », ajoute-ton.  Ainsi, une réunion est prévue, selon M. Dahmani, aujourd’hui au niveau de la wilaya. Elle regroupera le wali, les représentants des villages protestataires et d’autres parties concernées afin de trouver une solution à ces problèmes.

Menad Chalal

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