Abdelaziz Bouteflika confirme

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Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé, hier, dans un discours lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, que l'Algérie se prépare «sérieusement» pour la révision de sa Constitution, et ce, «en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet».

Pour le chef de l’Etat, dont il ne s’agit pas d’une annonce premium puisque il avait déjà fait part de son intention d’apporter du sang neuf à la loi fondamentale du pays, «il est clair que l’objectif visé est de faciliter le processus d’ouverture de la société algérienne, en oeuvrant à la préservation de sa stabilité et en lui épargnant les perturbations que connaissent différents pays du monde en cette ère marquée par de profondes mutations», a-t-il soutenu à l’ouverture des travaux de la conférence scientifique africaine sur «l’évolution du Droit constitutionnel en Afrique» qui se déroule, actuellement, à Alger. Et pour ce faire, a ajouté le chef de l’Etat, «nous veillons particulièrement à ne pas verser dans l’imitation ni dans l’improvisation. Notre pays, qui a subi les affres du terrorisme, refuse de s’aventurer dans pareille entreprise qui, souvent, engendre des drames et que notre société rejette d’emblée». Or, si l’annonce de cette révision avait en son temps semé l’espoir chez le citoyen lambda, ce fut loin d’être le cas chez les partis de l’opposition qui avaient fait part de leur refus de la cautionner, encore moins de participer aux consultations prévues. En effet, annoncé après la réélection d’Abdelaziz Bouteflika le 17 avril dernier, ce projet de révision que le chef de l’Etat voulait pourtant « consensuel» s’était heurté au scepticisme des partis d’opposition. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) regroupant des partis de différentes tendances, et qui plus est, avaient décidé de boycotter les élections, n’ont pas été au rendez-vous que leur avait fixé Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat et chef de cabinet du président de la République. Ce dernier, rappelons-le, avait été chargé par le chef de l’Etat, de recueillir les propositions des uns et des autres afin de les associer à la nouvelle mouture de la Constitution. Ce dernier a repris de zéro les consultations politiques sur la révision de la Constitution, déjà menées en 2011 par Abdelkader Bensalah. En outre, il est à rappeler que le chef de l’Etat avait fait part de son intention d’apporter des modifications à la Constitution dans un discours télévisé en affirmant : «Pour couronner l’édifice institutionnel visant à renforcer la démocratie, il importe d’introduire les amendements nécessaires à la Constitution de 1996». Et la volonté affichée par le président de la République de réviser la constitution n’a pas été sans la création d’une commission constitutionnelle à laquelle participeront des courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel, laquelle commission «me fera des propositions dont je m’assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société avant de les soumettre à l’approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire», avait-il indiqué. Il serait peut être hasardeux de faire la similitude entre le projet de révision de la constitution, initiée par le chef de l’Etat, et les consultations entamées par le FFS afin d’aboutir à la tenue de la conférence du consensus national, notamment pour ce qui est de la démarche suivie, mais force est d’admettre que le dénominateur commun entre les deux initiatives est d’arriver à propulser l’Algérie vers davantage de progrès. Ainsi donc, le «chantier» le plus attendu de ce quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika, qu’est la nouvelle Constitution, ne tarderait pas à connaître son entame. Cette confirmation a été faite, hier, par le chef de l’Etat lui même, mettant ainsi fin aux allégations de certains partis de l’opposition qui nourrissent le dessein d’empêcher justement cette révision à des fins occultes.

Ferhat Zafane

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