Des centaines d’habitants de la daïra de Chemini ont bloqué tôt hier, mercredi, l’agence Sonelgaz de Sidi-Aïch sise au chef-lieu de la même ville, au lieudit quartier Mission. La coordination des citoyens de la daïra de Chemini (CCDC) réitère, à travers cet énième appel, sa volonté d’aller au bout de ses revendications, à savoir le raccordement de leurs localités respectives Chemini, Souk Oufella, Tibane et Akfadou au réseau du gaz naturel. Ainsi, une foule nombreuse s’est entassée devant le siège de la Sonelgaz défiant le froid et la pluie. Les protestataires ne vont pas par le dos de la cuillère pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice et de mépris affiché par les autorités locales. «L’heure n’est pas au silence et à la complicité. L’heure n’est pas à l’indifférence, parce que notre droit est bafoué parce que notre dignité n’est pas à marchander », peut-on lire sur les banderoles fixées au portillon du siège de la Sonelgaz. Les slogans scandés résument le marasme de la population locale qui s’estime être à la marge du développement. «Nous avons cadenassé le siège de l’agence de la Sonelgaz pour dire non à la hogra et à l’exclusion. Cet organisme représente le relais de l’État, lequel n’a de cesse de dédaigner nos revendications légitimes », balance un des manifestants. Toutefois, le dialogue semble être rompu entre la CCDC et les autorités locales, où chacun se montre méfiant de l’autre en se renvoyant la balle. La première accuse les autorités d’atermoyer et de reporter sine die le branchement des milliers de foyers de la région au réseau du gaz de ville. De l’autre côté les autorités se disent confrontées à un blocage systématique de la CCDC, attisant la colère des citoyens et jouant sur la fibre sentimentale. Ce qu’il y a lieu de dire est que le torchon brûle entre les deux antagonistes, prenant en otage toute une population.
Bachir Djaider