Agueni Ifilken crie sa détresse

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Les habitants d’Agueni Ifilken, plus haut village d’Aït Zikki perché à plus de 1 300 mètres d’altitude, ont procédé, hier, à la fermeture du siège de l’APC et la prise de possession de deux engins et un véhicule appartenant à l’APC, et ce suite au blocage des routes par la neige.

Les habitants déplorent la non-prise en charge des autorités locales quant au déneigement de leurs routes, alors qu’ils voient les engins passer vers d’autres villages. « Nous avons des malades qu’on ne peut pas évacuer et qui souffrent en attendant l’ouverture des routes. Nous avons vu l’engin passer à Taourirth Bouane. Le chauffeur a déneigé la totalité des ruelles de ce village même les devantures des maisons, alors que pour les routes de notre village rien n’a été fait. Comment déneiger les ruelles et les pistes alors que la route principale n’est pas encore touchée ? », s’interroge M. Bacha Med Laarbi, représentant du comité du village. Après protestation, l’APC a envoyé un engin de 17 tonnes, le plus fonctionnel, mais le P/APC d’Aït Zikki a donné instruction au chauffeur de s’arrêter un quart d’heure après, avant de libérer la route et ce sans donner d’explication, ce qui a suscité la colère des citoyens qui se sentent marginalisés. À ce sujet, le maire, M. Moussaoui Boualem, se justifie en disant qu’il y a des priorités et que toute la faute revient, en effet, au chauffeur qui a changé de destination en se concentrant sur un seul village abandonnant ainsi les autres. « On est dans une situation très délicate. On devait d’abord libérer la route principale d’Agueni Ifilken jusqu’à Houra en cas d’évacuation des malades et encore on n’a pu libérer qu’une seule voie. J’ai pris des engagements avec la Sonelgaz, et je ne pouvais ne pas dégager la route. On est là pour l’intérêt commun et on ne néglige pas nos citoyens », indique le P/APC. La commune dispose, en fait, de quatre engins qui ne peuvent pas toujours répondre à ce genre de situation, où la neige a dépassé 1 mètre 20, face aux contraintes auxquelles l’APC fait face pour venir en aide aux gens qui viennent même de Béjaïa. Le chef de la daïra de Bouzeguène a rassuré le P/APC et tous les habitants d’Aït Zikki, en mettant à leurs dispositions tous les engins dont la commune dispose, parce qu’en fait c’est eux qui sont prioritaires. Les habitants de cette région vivent dans des conditions très difficiles. Ils doivent mettre la main dans la main et contribuer avec les autorités locales pour affronter la rudesse de la nature. « Les citoyens sont appelés à nous faire confiance, à nous aider à travailler jour et nuit parce que tout retard aura des conséquences fâcheuses. S’ils n’ont pas fermé l’APC, toutes les routes seront aujourd’hui libérées », insiste le P/APC.

Fatima Ameziane.

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