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Mechtras Le sous-développement perdure : Une commune aux abois !

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La commune de Mechtras, relevant de la daïra de Boghni à 45 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, peine toujours à sortir la tête de l’eau. Une commune rurale, déshéritée et ne fonctionnant que grâce aux subventions de l’état.

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Cette commune totalisant 13000 habitants répartis sur 6 grands villages accuse un manque criant en matière d’infrastructures de base. A commencer par l’état du chef-lieu qui demeure toujours peu reluisant. L’aménagement urbain n’est pas encore à l’ordre du jour. Les trottoirs quand ils existent sont endommagés, sans pavés, sans bordures et même pas bitumés. Les nids-de-poule les crevasses malmènent les piétons et surtout les personnes âgées. Les handicapés n’ont pas le droit de se promener au risque de trébucher ou de chuter. L’éclairage public non généralisé et défaillant plonge plusieurs quartiers dans le noir à partir du coucher de soleil. Les espaces verts et de détente sont déclarés aux abonnés absents. Les axes routiers à l’intérieur du chef-lieu sont dégradés. C’est dire que la ville de Mechtras nécessite un embellissement de fond. « Nous avons interpellé le responsable concerné en vue de nous accorder un projet d’aménagement urbain mais jusqu’à présent nous n’avons rien reçu. Nous essayons dans le cadre des PCD et du budget communal de prendre en charge les opérations urgentes mais cela s’avère insuffisant », nous dira le maire.  Dans les villages, la donne n’est pas différente même si quelques chemins vicinaux sont bétonnés. L’éclairage public n’est pas généralisé et les espaces publics non aménagés. Pour revenir aux infrastructures de base, commençons par le secteur de la santé qui est en deçà des attentes de la population locale.

Une commune sans polyclinique

Le secteur de la santé publique dans la localité de Mechtras est sans nul doute le parent pauvre dans cette commune qui ne dispose pas de polyclinique. Les unités de soins disponibles au chef-lieu, à Ait Imghour et à Ihesnaouen ne prodiguent que les soins de base. Certes des consultations médicales et dentaires sont assurées mais les malades ont besoin d’une meilleure prise en charge médicale et ne veulent pas faire des kilomètres pour la moindre radiographie ou de simples analyses médicales. Les parturientes de Mechtras continuent toujours à se rendre à Boghni, Ouadhias, Draa El Mizan et même à Tizi Ouzou pour donner vie. « Nous avons à maintes reprises saisi les autorités compétentes pour nous accorder un projet de construction d’une polyclinique même intercommunale avec Assi Youcef mais en vain. Pourtant nous disposons d’une assiette foncière qui accueillera cette importante infrastructure », déplorera le maire de Mechtras. Pour ce qui est du secteur de la jeunesse et du sport, la donne est meilleure puisque la commune possède un stade communal mais son état n’est pas celui qu’il devra être. Le terrain se transforme en marécage du fait de l’indisponibilité des canaux de drainage des eaux pluviales, sans gradins, sans vestiaires digne de ce nom et sans tartan. Quand aux villages, ils sont simplement démunis de tels espaces. La commune ne dispose pas également de salle polyvalente, du coup les sports d’équipes comme le volley, le basket et le hand n’ont pas le droit de cité. La municipalité est aussi privée d’une piscine pourtant les ressources hydriques ne manquent pas. Du côté culturel, une maison de jeunes est en construction depuis près de deux ans mais elle n’est pas encore achevée alors que le délai de réalisation est bien terminé. « Dès notre installation nous avons engagé quelques travaux pour réhabiliter notre stade communal mais cela reste insuffisant, nous profitons de cette occasion pour nous adresser aux responsables du secteur de la jeunesse et du sport pour inscrire notre stade qui nécessite la pose de gazon synthétique. Nous projetons aussi l’idée d’une salle de sport et d’une piscine mais nous devons d’abord récupérer l’assiette de Bouabane à proximité du centre de formation, qui totalise 7 hectares, aujourd’hui à l’abandon, nous appelons les responsables compétents en vue d’affecter cette parcelle importante à l’actif de la commune, de cette manière, nous programmerons un nouveau pôle urbain avec toutes les infrastructures manquantes, ce qui résoudra beaucoup de problèmes dans notre localité », demandera l’édile communal. Concernant les réseaux divers, le constat est peu reluisant puisque le réseau de l’assainissement est vétuste et des dizaines d’habitations ne sont pas encore raccordées.

L’assainissement ou l’épée de Damoclès

Le réseau de l’assainissement à travers la commune de Mechtras n’est pas généralisé et surtout vétuste car plusieurs points noirs sont enregistrés. Le chevauchement de toutes les eaux à savoir les eaux pluviales, celles de l’AEP, les eaux usées, risque d’être à l’origine d’une épidémie dont les conséquences seront malheureusement graves. A présent toutes les rivières traversant le chef-lieu sont polluées. Des centaines de puits ont connu le même sort et leur eau est impropre à la consommation. Les fontaines publiques ne sont pas épargnées. La nappe phréatique risque à long terme d’être polluée si le nécessaire n’est pas fait. « Nous sommes en train d’étudier un projet de réfection du réseau de l’assainissement et de la séparation des eaux pour éviter le chevauchement des différentes eaux. Une fois l’étude terminée, nous demanderons aux services de l’hydraulique de nous inscrire un méga projet qui mettra fin aux multiples risques », annoncera le premier responsable de l’APC. Sur un autre registre, à savoir celui du réseau du gaz, la couverture est très appréciable mais il demeure encore des centaines de foyers non encore raccordés. Les habitations sont certes inscrites pour en bénéficier mais l’entame des travaux est renvoyée aux calendes grecques. Le même constat pour le réseau de l’électricité car des centaines d’habitations attendent de bénéficier de cette importante énergie. Le secteur des télécommunications est lui aussi un secteur très en retard puisque hormis quelques foyers du chef-lieu qui disposent de la téléphonie fixe par câble, tous les autres ne sont pas branchés. Un projet dit MSAN existe et près de 1000 lignes vont être affectées à la commune. C’est du moins ce que nous a annoncé une source au fait du dossier. En somme, beaucoup de choses restent à faire à Mechtras, les élus locaux ont beaucoup de travail à faire pour redresser la barre et sortir la tête de l’eau.

Hocine T

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