Les travaux relancés

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Les travaux de mise à niveau du tronçon autoroutier reliant Bouira à Lakhdaria, sur une distance de 33 kilomètres, ont enfin repris. La cadence est certes loin d’être satisfaisante, car les travaux avancent toujours à pas de tortue, mais toujours est-il que c’est mieux qu’un arrêt total. Et des arrêts, ce chantier en a connu à la pelle. Pour rappel, il aura fallu quatre visites ministérielles, un « coup de sang » de l’actuel ministre des Travaux publics, une entreprise «  écartée » puis réintégrée par la suite, et enfin une nouvelle étude de faisabilité pour que cette mise à niveau soit enfin lancée. Le tout pour une date de livraison qui reste inconnue, même si certains responsables de la DTP de Bouira ainsi que ceux de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), tablent pour une date de réception qui devrait avoir lieu au second semestre de 2016. Cependant et malgré cette avancée notable, il semble bien que ce chantier soit irrémédiablement frappé du sceau du bricolage. Pourquoi ? Deux exemples suffisent pour le démontrer. Tout d’abord et tout au long des différents points des travaux de réhabilitation, il nous a été donné de constater que les plaques de signalisations sont quasi inexistantes. Cette mesure de sécurité aussi capitale pour les automobilistes que les ouvriers du chantier, semble avoir été omise par les deux entreprises activant sur cette portion autoroutière et « négligée » par l’organisme chargé de la surveillance des travaux, à savoir l’ANA. D’ailleurs et selon les témoignages de bon nombre d’ouvriers croisés sur les lieux, des accidents qui auraient pu être mortels ont été évités de justesse. Des automobilistes roulant à vive allure, souvent ignorant la préséance des travaux, auraient, selon nos interlocuteurs, à plusieurs reprises failli percuter la rambarde de sécurité ou pire encore fauché des ouvriers. Ces derniers nous ont avoué qu’ils ont alerté les entreprises, mais leurs doléances n’ont visiblement pas été prises en considération. Outre le danger inhérent à la piètre qualité de cette portion autoroutière, vient s’ajouter celui du manque de panneaux de signalisation, surtout durant la nuit. Pourtant, il aurait été assez judicieux de la part des responsables du projet de mettre un panneau lumineux à proximité du chantier, comme c’est le cas au niveau des travaux de réfection de la portion d’autoroute relient El Adjiba à Bouira. Cette négligence, car s’en est bien une, risquerait, si l’on y remédie pas à temps, d’être la cause d’innombrables accidents de la route. Autre anomalie relevée par bon nombre d’automobilistes est celle relative à des fermetures intempestives et inopinées de ce tronçon, pour cause de travaux. Les entreprises, comme le maître d’ouvrage, décident à « la hussarde » de fermer ce tronçon quand bon leur semble, sans au préalable aviser les automobilistes. Ces derniers se retrouvent alors dans la majeure partie des cas pris au piège. Leur seul échappatoire consiste à rouler capot contre capot jusqu’à arriver à la déviation de la RN5, où ils doivent encore prendre leur mal en patience dans des embouteillages quasi-interminables. Ce calvaire pourrait être aisément épargné aux automobilistes, si les responsables du projet usaient tout simplement de bon sens. Que coûterait un appel diffusé via la radio locale, faisant état d’une fermeture pour raisons de travaux ? Ou bien une plaque ou un panneau électronique placé juste avant la déviation vers la RN5, invitant les automobilistes à la prendre ? Cela ne coûterait rien ni à l’entreprise ni au contribuable. En revanche, ces « petits » gestes pourraient être salvateurs pour bon nombre d’usagers, notamment en cas d’urgence. Et les autorités locales, à leur tête le premier magistrat de la wilaya, n’est-il pas au courant de cette situation ? Bien sûr que oui. D’ailleurs, les différents ministres qui défilent actuellement à Bouira, aussi bien la ministre de l’Éducation que celui de l’Agriculture, ont constaté les négligences qui subsistent au niveau de ce tronçon. Mieux encore, le ministre des Travaux publics avait, lors de sa dernière visite à Bouira, instruit les différents responsables du projet d’installer des panneaux de signalisation et des plaques de déviation. Mais force est de constater que les instructions de M. Kadi n’ont nullement été respectées, et ce, au détriment du confort et surtout de la sécurité des usagers. 

Ramdane Bourahla

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