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Aghbalou : Les habitants inquiets suite au mouvement géologique qui ne fait que s’aggraver : SOS, Selloum en péril !

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Le village de Selloum, deuxième importante agglomération de la commune d’Aghbalou après Takerboust avec ses 6 000 âmes, a subit une véritable catastrophe après le passage des violentes perturbations climatiques des mois de janvier et février. Celles-ci avaient, pour rappel, frappé de plein fouet ce village construit au beau milieu du flanc Sud de la chaîne montagneuse du massif du Djurdjura, sur un terrain meuble et fort accidenté. Ce qui a produit d’effroyables et spectaculaires glissements et affaissements de terrains qui se sont manifestés depuis la mi-mars et qui ont emporté jusque-là une quinzaine de maisons dans les quartiers de Lehhim et Tivhirine. Un cauchemardesque mouvement géologique qui commence à prendre rapidement de l’ampleur avec le retour du beau temps et le réchauffement climatique, qui met ce village en péril. La première réaction des autorités locales, après de nombreux rapports alarmants établis par des commissions techniques dépêchées sur les lieux, fut l’envoi d’arrêtés d’évacuation aux occupants des habitations menaçant ruine, établis par l’APC. La seconde fut une autre commission technique composée d’une douzaine de directeurs de wilaya qui est allée à la rencontre des citoyens du village sinistré sur instruction du wali, il y a une douzaine de jours (voir notre article du 30 mars 2015). La commission de wilaya a aussi effectué une inspection sur le terrain pour constater de visu cette catastrophe naturelle qui prend des proportions alarmantes au fil des jours et qui n’est pas prête de s’arrêter. Au moment où la population attend une commission composée de géologues pour être fixée sur le devenir et le sort de leur village, des citoyens qu’on a rencontrés à Selloum affirment que les membres de ladite commission leur auraient annoncé la venue prochaine du CTC pour un diagnostic des habitations. Mais voilà dix jours passés sans que cet organisme ne se manifeste et que les sinistrés qui ont fui leurs maisons effondrées se retrouvent livrés à eux-mêmes. Or, le fameux plan d’organisation de secours en cas de catastrophe (ORSEC) aurait dû être déclenché depuis le début mars, d’autant plus que de nombreuses autres habitations menacent carrément ruine à travers l’ensemble des villages de la commune d’Aghbalou. Et c’est un pur miracle qu’aucune victime n’est à déplorer jusqu’à l’heure actuelle. Les citoyens venus à notre rencontre ne décollèrent pas et dénoncent le peu d’empressement de l’Etat pour leur venir en aide. «Aucune autorité n’est venue s’enquérir de la situation depuis le passage de la commission dépêchée par le wali», affirment-ils. «Nous sommes abandonnés, dira un chef de famille,  écrivez le dans votre journal». «Nous souhaitons que l’opinion publique que nous tenons à témoin soit informée de notre situation», lança son voisin qui se tenait debout au milieu des décombres de sa maison effondrée. «Nos enfants dorment dehors à la belle étoile depuis un mois, c’est de la non assistance à des personnes en danger», souligna-t-il. Et d’ajouter : «Pour notre part, le seul signe du passage des services de l’Etat dans ces quartiers sinistrés est le ruban de sécurité rouge et blanc étendu autour des maisons en ruine pour délimiter le périmètre du sinistre». En premier lieu et en toute logique, des tentes auraient dues être installées pour recevoir les familles qui n’ont pas où aller. 

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Les villageois organisent des volontariats

Las d’attendre les organismes étatiques concernés qui ne semblent pas pressés d’intervenir, les villageois décident d’organiser des opérations de volontariats depuis une semaine pour dégager les voies d’accès à l’intérieur du village. Les villageois veulent d’abord réduire les retombées des inondations en nettoyant les regards et fossés de drainage des ruissellements venants des avaries survenues sur les réseaux d’AEP et de l’assainissement, suite au mouvement géologique. Ils ont, ensuite, procédé au revêtement en sable de carrière de la rue principale pour rétablir la circulation automobile. Toutes ces opérations ont été financées par des quêtes d’argents, nous apprend-on, notamment pour l’achat du sable. L’APC a contribué par la mise à la disposition des volontaires d’un camion à benne. Nos interlocuteurs disent que ce volontariat serait maintenu jusqu’à la réfection de toutes les allées du village.

Oulaid Soualah

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