Hommage au chahid Mohand Saïd Aït Messaoud

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À l’occasion du 58ème anniversaire de la disparition du Chahid Mohand Saïd Hammadi, connu sous le nom de Mohand Saïd Aït Messaoud, le Musée régional du Moudjahid a organisé, hier, une journée de commémoration.

Une manifestation à laquelle ont pris part de nombreux invités, notamment de la famille révolutionnaire.

Mohand Saïd Hammadi, enfant du village d’Ibouyesfen, dans la commune de Bouzeguène, est tombé au champ d’honneur le 12 avril 1957. La cérémonie de commémoration a commencé par un documentaire retraçant la vie et le combat du chahid, réalisé par l’équipe du Musée. Il sera suivi d’une prise de paroles des amis d’armes du martyr. Parmi les témoignages, celui de sa fille fut sans doute le plus émouvant. Cette dernière livra ses souvenirs de petite fille d’à peine 5 ans que la tenue militaire et la grosse arme de son père ont marquée. Puis elle se souviendra de la haine de l’occupant qui s’est abattue sur elle et les membres de sa famille auxquels on voulait faire payer l’implication très grande de Mohand Saïd Aït Messaoud dans le militantisme. «D’abord, c’est mon grand père qu’on est venu chercher, lui et mon cousin qui a été exécuté alors qu’il n’avait que 18 ans», dira-t-elle. Elle ajoutera, émue : «Par la suite, on est venu chercher ma mère. On lui a arraché mon frère Malek, âgé de 4 ans, qu’elle portait sur son dos. Mes oncles maternels nous ont recueillis et cachés. Mais trois jours après, Malek, mon petit frère, traumatisé par ce qu’il avait vécu, est décédé d’un choc émotionnel». La triste histoire ne s’arrête pas là puisque la mère qui s’est enfuie de prison n’apprendra le décès de son fils que des mois après. «Mon père qui nous rendait visite parfois, même si il était recherché par l’armée française, a essayé de cacher le décès de mon frère à ma mère pour lui éviter le choc et ce n’est que 6 mois après qu’il a dû tout lui raconter», racontera encore la fille du chahid. Son témoignage sera suivi de ceux des moudjahidine dont le chemin a croisé celui de Mohand Saïd Hammadi. Saïd Kassed se rappellera ainsi qu’il avait connu le chahid en 1947 : «Je n’avais que 14 ans lorsqu’avec de nombreux jeunes du village Mohand Saïd nous entraînait», dira-t-il. Un entraînement aux bases du combat militaire qu’il avait lui-même appris alors qu’il avait été réquisitionné comme tant d’autres pour participer à la 2ème guerre mondiale. Mohand Amer raconte quant à lui l’amitié qui liait le chahid à son père : «Tous deux commerçants, ils se rencontraient souvent et c’est d’ailleurs comme ça que je l’ai connu». D’autres intervenants ont souligné comment Mohand Saïd Aït Messaoud a tout sacrifié pour la révolution. Maison, camion et même commerce, puisqu’il avait un café dans la région d’Aït Yedjar. Par ailleurs, le président de l’assemblée populaire de Bouzeguène, invité à prendre parole, a d’abord rendu hommage à tous les chouhada de la région, en particulier Mohand Saïd Aït Messaoud. Il annoncera ensuite officiellement le projet de réalisation d’une stèle dédiée à la mémoire de ce martyr fils de la région, initié par l’APC. Il ajoutera que la localité souhaite réaliser d’autres monuments sur les lieux où ont eu lieu les plus importants combats entre les révolutionnaires et les troupes de l’occupant français. Le directeur du Musée régional du Moudjahid est pour sa part revenu sur le travail de mémoire qui se fait et qui se poursuivra dans l’établissement. Il invitera d’ailleurs tous ceux qui connaissent des moudjahidine voulant raconter leurs histoires à les encourager à se présenter au Musée où on recueillera leurs témoignages.

Tassadit. Ch.

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