Des curieux oui, des acheteurs pas encore !

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Au Salon national de l’artisanat traditionnel qui se tient à Tizi-Ouzou, la chance ne sourit pas toujours aux artisans qui espèrent concrétiser le but premier de la manifestation : la commercialisation de leurs produits.

La 7ème édition du Salon national de l’artisanat traditionnel se poursuite toujours au niveau du jardin colonel Mohand Oulhadj de Tizi-Ouzou. Hier, troisième journée de la manifestation, le nombre de visiteurs fut assez important. Néanmoins, certains stands semblaient avoir plus de cote que les autres. Pour la plupart, le but commercial du Salon est loin d’être réalisé. Il est en effet difficile pour les artisans de vendre leurs produits. Les visiteurs trouvent les prix trop élevés. Nna Ouzna, en charge d’un stand de poteries, se plaint que la commercialisation soit très difficile : « Les gens viennent demander le prix de tel ou tel objet, mais n’achètent pas. C’est un peu difficile pour nous car nous nous sommes mobilisés pour ce salon », dira-t-elle. Elle ajoutera : « De nos jours, il est plus facile de vendre sur commande et en gros, qu’au détail ». Nna Ouzna, venue du village Zerouda dans la commune de Termitine expose pourtant de très belles pièces. « De la poterie originale que mon fils Amar fabrique. Nous l’aidons tous à la maison », nous explique-t-elle. Elle nous confiera : « C’est un métier qu’on se transmet de génération en génération. Mes enfants touchent tous à cet art, et moi-même j’ai commencé à l’âge de 17 ans ». Bouaba Slimane est lui bijoutier depuis 15 ans. Il n’en est pas à sa première participation au salon et se réjouit de venir à la rencontre du public pour lequel il propose ses produits qu’il fabrique avec passion. Il profite de l’occasion pour parler des difficultés auxquelles il fait face quotidiennement dans la pratique de son métier. C’est le cas de la matière première, l’argent, qui coûte « de plus en plus cher alors que le corail est carrément introuvable », nous dira-t-il. Des lacunes qui, selon lui, menacent la survie même du métier de bijoutier traditionnel. Slimane nous déballe doucement les petites merveilles qu’il propose aux visiteurs. Il déplore qu’elles ne se vendent pas comme il le voudrait : « En fait, nous avons plus de chance de vendre durant la saison estivale. En hiver en revanche, nous essayons de stocker ». Un peu plus loin, dans un autre stand consacré au tapis d’Aït Hichem, une jeune fille tisse sur un métier. Elle a appris à le faire depuis son plus jeune âge et en a fait son gagne-pain depuis 4 ans, nous a-t-elle expliqué. Pour elle aussi, le salon semble avoir du mal à booster la vente. Puisque même avec sa démonstration de tissage, les visiteurs se contentent de demander le prix. « C’est quand même un peu cher », dira une visiteuse pourtant séduite par un beau grand tapis. Les stands des exposants venus des 35 autres wilayas ne semblent pas être mieux lotis. En effet, un peut plus loin, une fabricante de friandises constantinoises n’arrive pas a écouler sa « marchandise ». Même si pour elle « le but de participer au Salon est de découvrir les spécificités de la région et connaitre ce qui se fait dans la région dans le domaine que j’occupe ». Un échange qui fait aussi partie de ces buts tracés par les organisateurs. A deux pas d’elle, une autre dame venue d’Alger expose des produits naturels. Des traitements naturels en tous genres et des huiles essentielles qu’elle confectionne elle-même et qui ont des vertus « extraordinaires sur le corps », assurera-t-elle. Des produits qui attirent les curieux sans pour autant trouver preneurs. 

 

Tassadit. Ch.

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