Le barrage de Taksebt menacé par la pollution

Partager

« Le barrage de Taksebt sis en aval de nos villages commence à se polluer par ces quantités importantes d’eaux usées qu’il reçoit des villages de ce versant sud de la wilaya de Tizi-Ouzou », confia M. Alem Slimane, président de l’APC d’Ath Mahmoud, relevant de la daïra de Béni Douala, au Sud du chef-lieu de Tizi-Ouzou.

«En l’absence de bacs de décantation ou comme on a l’habitude de les appeler, les STEP, le danger est toujours présent et c’est la santé publique et l’environnement qui sont menacés par ces égouts provenant des daïras situées en amont du barrage, à savoir Ath Yenni, Irdjen, Ouadhias, Ouacifs, Beni Douala et une part de Larbaa N’Ath Irathen », martèlera-t-il avant de déprécier que les collectivités ne pourront jamais réaliser ces projets d’envergure. « La réalisation de ces ouvrages demande beaucoup d’argent et les commune n’ont ni la capacité financière ni encore moins les moyens et les équipements pour les concrétiser. Donc, ceux-ci sont des projets centraux ! », ajoutera notre interlocuteur. Dans le même sillage, le maire affirme que le taux de réalisation du réseau d’assainissement dans la commune est de 98%, « il reste encore un projet retenu dans le cadre des PCD de l’année en cours pour un montant de 240 millions. Toutefois, cela n’a pas résolu ce problème dans cette région. Les responsables concernés doivent impérativement multiplier leurs efforts pour mettre en place des stations d’épuration en amont de cet ouvrage », estimera-t-il. Dans la daïra des Ouadhias, les projets de l’ovoïde et de la station d’épuration sont renvoyés aux calendes grecques. « Les années passent et se ressemblent et les pouvoirs publics n’ont pas encore honoré leurs engagements. A quand le bout du tunnel ? Quand arriverons-nous à en finir avec ce problème des eaux usées ?», dira, médusé un habitant du chef-lieu communal, El Had. Le président de l’APC, M. Akir Youcef, n’a pas lui aussi mâché ses mots pour dénoncer ce retard accusé dans la réalisation de ces deux projets structurants : « ce projet est nécessaire pour protéger la santé de toute la population locale et celle des wilayas qui sont desservies par le barrage ». À Tala Khelil, un village relevant de la commune de Béni Douala, à deux kilomètres du barrage, les rejets finaux ne sont pas encore mis en place. C’est dire que les eaux usées coulent à ciel ouvert et sont acheminées directement vers cet ouvrage. « L’air est irrespirable, notamment en été. Le pire est que ces eaux sales terminent leur course dans le barrage de Taksebt, qui dessert plusieurs localités Nord de la wilaya de Tizi-Ouzou et celles d’Alger et de Boumerdés », tonnera un habitant. Et d’enchaîner : « il faut vraiment agir pour remédier à ces carences avant l’apparition de quelque épidémie! ». Par ailleurs, il va sans dire que le barrage est non seulement agressé par ces eaux usées mais aussi par les comportements inciviques de certaines personnes qui n’ayant ni foi ni loi, déversent toutes sortes de détritus parfois toxiques (l’huile, peinture, débris de plâtre,…) à proximité du barrage.

A.G.

Partager