Les villageois d’El Zouafna et Aïn El Beida ferment la mairie

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Plusieurs dizaines de citoyens de la commune de Guerrouma, à une soixantaine de kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, essentiellement issus des villages d’El Zouafna et Ain El Beida, ont protesté dans la matinée d’hier devant le siège de leur APC, avant de le fermer pendant près de trois heures. Ces citoyens en colère ont tenu à interpeller leur maire et lui exposer certains manques qui subsistent encore au niveau de leur commune, laquelle est l’une des plus démunies de la wilaya. S’agissant des principales revendications de ces citoyens en colère, l’on citera entre autres, le raccordement de leurs villages aux réseaux AEP et gaz naturel, ainsi que le revêtement et la réhabilitation des routes principales et secondaires de cette municipalité lesquelles sont, faut-il le souligner, dans un état des plus déplorables. «Nous célébrons ces jours-ci le 53ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, n’est-ce pas ? Et bien, laissez-moi vous dire que pour nous, citoyens d’Ain El Beida et El Zoufana, nous n’avons pas profité de cette indépendance», lâchera un manifestant ivre de colère. Et d’enchaîner : «Depuis l’indépendance, nos villages, à l’instar de beaucoup d’autres que compte Guerrouma, n’ont bénéficié d’aucun plan d’aménagement. Nous sommes isolés et nous manquons de tout !». Il est vrai que ces deux villages, qui, à eux deux, abritent près de 6 000 âmes, sont laissés à l’abandon depuis plusieurs années. Cet état de fait provoque, chez la population, un sentiment de marginalisation et d’exaspération, soulignent les villageois. Concernant le raccordement au réseau AEP, les manifestants ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. «On est encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas», dira Ali, un jeune homme qui ne savait plus comment exprimer sa colère et son exaspération. Selon les protestataires, les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau AEP à partir du barrage Koudiat Acerdoune, sis dans la commune voisine de Maala. «On nous a promis, depuis 2012, que nos localités allaient être raccordées aux eaux de ce barrage. Pratiquement 4 ans plus tard, on est toujours obligés de parcourir des kilomètres, jerricanes à bout de bras, le tout sous une chaleur de tous les diables. C’est honteux !», ont-ils vociféré. Quant au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. En outre, ces villageois en détresse réclament la réfection du CW N°2 reliant le chef-lieu de cette municipalité aux hameaux d’Ain El Beida et à tant d’autres localités. Cette route, faut-il le signaler, se trouve dans un état lamentable, sur plus de 10 kilomètres. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, les crevasses et autres nids-de-poule y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse. Certes, des travaux de réfection ont été entamés par les services communaux au début du mois de mars dernier, mais de l’avis des certains citoyens rencontrés, cette route nécessiterait bien plus que des travaux de rafistolage. Après plus de trois heures de fermeture, ces villageois décideront de revenir à de meilleurs sentiments, en rouvrant le siège de leur APC, et ce, après que leur édile s’est engagé à transmette leurs doléances au chef de la daïra de Lakhdaria.

Ramdane B.

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