Une destination touristique par excellence

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En cette période de longues journées de chaleur coïncidant avec les grandes vacances de l’été, la campagne de Yakourène, située en amont de la ville d’Azazga, à 60 km de la ville de Tizi-Ouzou, s’offre aux visiteurs et les invite à passer des moments au calme, en pleine nature.

Quels que soient les degrés de chaleur, à Yakourène il y a toujours cette fraîcheur qui réveille les esprits. Dans ces lieux, à 900 mètres d’altitude, à l’ombre de grands arbres, on trouve un air pur à respirer. En plus, l’endroit est agréable. Des singes sautent d’un arbre à un autre et viennent au plus près des familles visiteuses, dégustant avec espièglerie les friandises qu’on leur tend. Yakourène est aussi et surtout l’eau fraîche. «C’est une eau dont on ne peut se rassasier.

C’est tout simplement une eau de roche qui n’existe nulle part ailleurs», nous dit ce vieillard assis sur le bord de la «Fontaine fraîche». Et de poursuivre : «Moi j’habite à Azazga. Je suis diabétique. Mon remède je le trouve ici à Yakourène, dans l’eau de cette fontaine. J’y viens chaque jour. La matinée dans la ville d’Azazga, mais l’après-midi c’est toujours ici et je me sens en paix». On vient de partout, comme l’on a remarqué pour remplir ses jerricans de cette eau qui étanche la soif des passants et des patients qui viennent spécialement la goûter. Le meilleur médicament, nous dira-t-on.

Les gens de la région sont également accueillants et inspirent toute confiance. «Le simple passage d’un berger derrière son troupeau de chèvres et son chien donne un charme et une beauté tous particuliers à ce paysage. Ça renvoie une certaine sérénité et plénitude», nous dira un jeune rencontré sur les lieux en compagnie de sa famille. Par ailleurs, différents objets artisanaux de la région, de la poterie, des tableaux, des outils de cuisine fabriqués en bois ainsi que des bouquets de fleurs sont proposés aux visiteurs.

L’endroit ne désemplit pas. Mais la prudence est exigée tant le trafic est dense sur la route nationale numéro 12 qui longe la forêt. Les visiteurs viennent de différentes régions du pays. Et même si beaucoup de commodités manquent à ce merveilleux site touristique, les visiteurs que nous avons rencontrés disent leur satisfaction de se retrouver là et tout le bien-être qu’ils y découvrent. «Ici le temps passe vraiment vite. C’est seulement le coucher du soleil et parfois même la tombée de la nuit qui nous chassent d’ici, sinon nous avons toujours envie d’y rester encore et encore», nous dira un père de famille. Et d’ajouter : «La beauté des lieux et le calme qui y règne sont vraiment captivants. Nous heureux ici».

Nous avons voulu interroger les jeunes vendeurs quant à la rentabilité de leur activité ils nous ont répondu en disant : «Nous ne sommes pas ici pour un objectif purement commercial. Les gens qui viennent ici sont plus invités que des clients. Sinon, si vous voulez la vérité et contrairement à ce que tout le monde croit, notre travail, notamment avec les émigrés, est en régression continue. Un fait qui dure depuis plusieurs saisons déjà. Les gens ne dépensent plus autant qu’avant. Par ailleurs, avec les Algérois, ça travaille très bien.

Ils ont pris la place des émigrés. Grâce à eux, notre petit commerce marche à merveille et nous en sommes très contents». Mais les jeunes insisteront sur le fait que leur présence ici est beaucoup plus pour faire plaisir aux visiteurs : «Ca me rend heureux lorsque je vois nos visiteurs satisfaits et heureux. Je vous avoue que je ressens une immense solitude et du chagrin lorsque les visiteurs repartent. Je passe les derniers moments de la journée à regarder les singes regagner le cœur de la forêt et les aigles planer au dessus des cimes des arbres. Puis je passe la nuit à attendre un autre jour commencer». En plus de sa belle nature, Yakourène c’est aussi l’Histoire.

La brochure du monument dédié à la guerre de libération nationale raconte tout un pan de notre Histoire, notamment la période 1954-1962. Dans cette région, sur la route nationale numéro 12, entre la ville d’Azazga et Yakourène, ont eu lieu 73 batailles menées par nos maquisards contre l’armée coloniale française. L’on nous dira que Yakourène est également à visiter l’hiver. L’endroit y est tout aussi féerique avec son manteau blanc, donnant sur le sommet de Tamgout recouvert de neige.

Noureddine Tidjedam

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