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Béjaïa La conservation des forêts présente son bilan pour l’année en cours : 2015 a été calme

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Selon un bilan de la conservation des forêts, la campagne des incendies 2015 fut relativement calme avec rapport aux 70 départs de feu enregistrés, lesquels représentent le nombre le plus faible de toute la décennie écoulée.

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La superficie brûlée est de 544 hectares alors que l’année dernière, elle était de 4 321 hectares. La superficie brûlée durant l’année 2015 évaluée à 544 hectares, toutes formations végétales confondues, est constituée de106,80 hectares de forêt, 112,70 hectares de maquis, 309,45 hectares de broussaille et 15,90 hectares d’arbres fruitiers, soit une moyenne de 0.46 incendie par jour avec 7.78 hectares par foyer d’incendie, ce qui représente une moyenne de 3.50 hectares quotidiennement. La formation végétale la plus touchée est la broussaille avec un taux de 56.8% de la superficie totale. S’agissant de la nature juridique du terrain, 61% de la superficie incendiée est dans le DFN contre 39% survenue hors DFN. En termes d’essence, la plus touchée est le chêne liège, avec 88.50 hectares, suivi du chêne vert avec 87.20 hectares, le pin d’Alep avec 40.30 hectares et les autres essences (fruitier, chêne zen, eucalyptus) qui se partagent 19.40 hectares. Par contre, durant l’année 2013, il y a eu, également, une petite superficie de brûlée, estimée à 496 hectares pour 104 incendies enregistrés.

2013 et 2015 sont les années les plus calmes

Chaque année et avant l’ouverture officielle de la campagne de prévention et de lutte contre les incendies de forêts, des travaux préventifs relevant de l’administration des forêts et d’autres secteurs (DTP, SNTF, SONELGAZ,…) sont réalisés. Pour cette année, afin de faciliter l’accès aux véhicules d’intervention aux massifs forestiers vulnérables, une opération d’urgence d’entretien de pistes a été retenue et réalisée sur un volume de 103.1 kms. Les gardiens de postes de vigie au nombre de 39 ont été installés à travers les 13 postes de vigie que compte le territoire de la wilaya de Béjaïa ; ils couvrent en majeure partie les différents massifs forestiers de la wilaya. Chaque poste est mis sous la responsabilité d’un agent forestier équipé d’un poste radio portatif. Treize (13) brigades forestières, avec un effectif de 60 agents, équipées de véhicules (TOYOTA stations CCFL) ont été installées et réparties à travers le territoire des six (06) circonscriptions forestières que compte la wilaya. Tous les chantiers relevant des différentes entreprises forestières (ceux de l’ERGR notamment) qui travaillent dans le domaine forestier national et à proximité ont été instruits d’assurer l’intervention sur les feux de forêts en cas de nécessité. Aucune participation de ces chantiers n’a été enregistrée durant cette campagne.

Le dispositif a été mis en place à la veille de la saison estivale

19 sur 19 comités opérationnels de daïra et 52 sur 52 comités opérationnels communaux sont installés. Le comité opérationnel de wilaya ainsi que la commission de protection de wilaya sont également installés. Ces comités sont considérés comme une simple formalité ; sur le terrain, seuls les agents forestiers et ceux de la Protection civile y participent dans la grande majorité des cas. Des permanences, de jour comme de nuit, ont été assurées au niveau de toutes les structures forestières (au siège de la conservation et aux sièges des circonscriptions), et ce, du 01 juin au 31 octobre 2015. Durant cette campagne, le réseau radio a été installé à travers les six (06) circonscriptions et l’ensemble des districts. Les BMF sont toutes équipées de stations mobiles ainsi que tous les postes de vigies. En plus, une formation au profit des agents techniques a été dispensée par les cadres de la Protection civile de Béjaïa. Elle a été programmée durant les mois de juillet, août et septembre 2015 et s’est soldée par la formation de 14 agents répartis sur cinq sessions de deux semaines chacune. Le mois le plus incendiaire est le mois de juillet, pour la première fois depuis des années, avec 51.42% des foyers et 59.76% de la superficie brûlée à lui seul, suivi des mois d’août, octobre, septembre et en fin le mois de juin qui a enregistré l’absence totale des incendies. L’analyse de ces résultats nous démontre que 65.70 % des foyers d’incendies ont une superficie comprise entre 00 et 05 ha. Ceci démontre un bon fonctionnement du dispositif mis en place.

La circonscription d’El kseur est la plus touchée

L’analyse nous démontre que la circonscription la plus touchée par les incendies est celle d’El Kseur ; elle a enregistré 21 incendies pour 198 ha. Elle est suivie de la circonscription de Béjaïa avec 13 incendies et une superficie de 71 ha et la circonscription d’Adekar avec 10 incendies et 119.75 ha. L’exploitation du tableau relatif à la répartition des superficies incendiées par daïra nous démontre que les daïras les plus affectées (Barbacha, Adekar et Darguina) en superficie brulées, enregistrent un nombre relativement plus faible de départs de feux. Ce qui explique que les sinistres ont été enregistrés surtout dans les zones d’insécurité (Adekar) et dans les zones inaccessibles (Barbacha et Darguina). Les trois communes (Béni Ksila, Kendira et Taskriout) qui comptent 58 % de la superficie brulée, enregistrent uniquement 12 foyers d’incendies. Comme déjà signalé ce sont des feux déclenchés dans des zones d’insécurité dans la commune de Béni Ksila et sur des sites inaccessibles dans les communes de Kendira et de Taskriout. Même si les causes probables sont bien identifiées pour cette campagne, mais on peine à arrêter les auteurs. Aucune arrestation n’a été effectuée et les enquêtes sont toujours en cours. 33 foyers d’incendies ont duré entre 02 et 06 heures, 15 entre 01 et 02 heures, 14 entre 06 et 12 heures, 05 entre 12 à 24 heures et seulement 03 foyers ont dépassé 24 heures, ce qui explique l’efficacité de la détection et la détermination des brigades d’interventions bien que parfois, au vu de l’éloignement, les BMF mettent plus d’une heure pour arriver sur le site du foyer. L’analyse du tableau relatif à la répartition des incendies par catégories de causes, permet de déduire que la plus part des foyers d’incendies sont d’origines connues.

La négligence et les feux volontaires sont à l’origine de 80 % des départs de feu

La négligence (dépotoirs et incinérations agricoles) et les mises à feux volontaires (intérêts et actes incendiaires) occupent à elles seules 80 % des départs de feux. Les autres causes probables partagent les 20 % restants, soit 15 foyers dont 09 sont d’origines inconnues. La grande partie des incendies (47%) surviennent entre 12h et 16h. Au total 70 % se sont déclenchés entre 10h et 18 h. Pour cette campagne, les incendies dans leur majorité ont eu lieu surtout les mercredis avec 19 foyers, soit 27%, suivis, successivement, des samedis et vendredis (week-end) avec 13 et 11 foyers. La plupart des foyers ont été signalés par les brigades mobiles forestières (47%) vu qu’elles sont constamment sur le terrain et réparties à travers tout le territoire. En seconde position, viennent les foyers signalés par les postes de vigies (29%), la Protection civile avec 13%. Puis viennent les incendies signalés par les citoyens par différents créneaux avec un pourcentage de 10%. Les pertes les plus importantes ont été enregistrées sur le fruitier, soit 43%, suivi du bois d’industrie avec 31% et du bois d’œuvre avec 10%. La valeur totale des dommages pour cette campagne est estimée à 3.785.932,50 Da. La campagne 2015 est relativement la plus calme de toute la décennie, en nombre de foyers enregistrés et en superficie parcourue. La plupart des incendies sont de petits foyers de moins de cinq ha. Le dispositif de prévention et de lutte mis en œuvre s’est avéré efficace et satisfaisant. Cependant et afin de rendre l’action plus effective, il est proposé de en véhicule station chaque district. Il est proposé aussi une augmentation financière du chapitre incendie pour permettre l’acquisition et l’entretien des autres accessoires et infrastructures DFCI. Enfin, il est signalé la présence uniquement des services des forêts et ceux de la Protection civile sur le terrain de lutte malgré l’implication d’autres structures (daïras, APC, …) dans le plan feux de forêts.

A. Gana

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