106 000 répudiations de 2008 à 2014

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La ligue des droits de l’homme, l’étoile culturelle d’Akbou, l’association CISP de droit italien, connue sous l’appellation française de comité international pour le développement des peuples, et le centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (CIDDEF), ont organisé, ce week-end à l’hôtel Club Aloui de Tichy, l’université d’automne des femmes, avec le soutien de la fondation Friedrich Ebert Stiftung et la communauté européenne.

Plusieurs conférences ont été animées par des professeurs de renom dont l’islamologue tunisien Youssef Seddik, qui a disserté sur l’interprétation du droit religieux. Il en ressort qu’il est plus qu’impératif de faire une relecture du droit religieux avec le contexte actuel. Organisé en deux temps, celui consacré aux conférences et celui des ateliers d’échanges d’idées, entre la centaine de jeunes participants, sur leur vécu et leur réalité en Algérie, ce regroupement a été l’occasion de débattre et de prendre connaissance de la situation des femmes dans les espaces privé et public. Ainsi donc, il a été fait un bilan des femmes, de leurs droits dans la société ceci depuis Pékin et, surtout, depuis 2005, l’année de l’amendement du code de la famille en Algérie. D’ailleurs, le thème de cette université d’automne est «20 ans depuis Pékin et 10 ans depuis les amendements du code de la famille, quelles avancées pour les femmes en Algérie?». Il y a eu, certes des avancées, dira Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, mais il y a également beaucoup de blocages qui existent dans le nouveau code de la famille, lequel consacre des inégalités. C’est pour clore cette rencontre que les organisateurs ont animé une conférence de presse, dans la matinée d’hier. Elle a été animée par Saïd Salhi, de la LADDH, Éveline Chevalier, du CISP, Nadia Ait Zai, du CIDDEF et Mouloud Salhi, de l’ECA. Les conférenciers ont rappelé le projet de loi traitant de la violence à l’égard des femmes qui a été voté par le parlement mais bloqué au niveau du sénat. La responsabilité de l’Etat est entière, il doit par conséquent s’ingérer dans la cellule familiale pour défendre les droits de la femme. Il faut, pour cela, apporter des modifications au code de la famille pour rééquilibrer les rapports entre les deux sexes. Nadia Ait Zai dira qu’il y a eu 106 000 répudiations de 2008 à 2014 dont 26 000 dans le cadre du «Kholêe», c’est-à-dire à la demande de la femme en contrepartie d’une compensation financière. Elle soulignera, toutefois, qu’il y a eu 69 000 divorces à l’amiable. Mais la femme reste toujours le sexe faible pour le mâle qui refuse qu’elle exerce son droit juridique au niveau de la cellule familiale malgré qu’elle puisse le faire dans l’espace public.

A. Gana

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