12 247 hectares cadastrés

Partager

Lancée à la fin des années 1990, l’opération du cadastrage des terrains suit son cours dans la wilaya de Béjaïa à un rythme ralenti. En effet, «sur les 52 communes que compte la wilaya, 28 seulement ont été arpentées, à ce jour, par les géomètres de la direction du cadastre foncier», a informé un responsable au niveau de cette institution. En tout, une superficie de 12 247 hectares, renfermant 16 558 lots de terrain, a été cadastrée pour le moment. Cette opération de relevé cadastral permettra au service du cadastre, une fois la mission achevée, de définir le statut de toutes les assiettes foncières existantes sur le territoire de wilaya. En plus de l’établissement d’une matrice cadastrale, le but de cette opération ardue est également, selon la direction du cadastre, la régularisation et la délimitation des parcelles de terrains pour mettre fin aux litiges interminables et coûteux sur le foncier qui divisent des citoyens, des familles et même des villages. Bien qu’elle avance à pas de tortue, cette opération a permis aux services de cadastre de délivrer 12 795 actes de jouissance aux propriétaires terriens. Deux problèmes ou obstacles sont à l’origine de ce résultat modeste, obtenu en une dizaine d’années de travail. D’abord, il y a la nature du relief et des terrains de la région, qui sont en majorité accidentés. Le deuxième est en rapport aux ressources humaines. En effet, treize (13) agents de cadastre seulement sont mobilisés et chargés de réaliser cette opération de cadastre, qui est très importante et indispensable. Notons que ce travail d’immatriculation des terrains et d’établissement du plan cadastral touchera pas moins de 61 476 hectares dans les zones rurales et 11 252 hectares dans les zones urbaines, recensés par les brigades du cadastre. Par ailleurs, il est utile et regrettable de souligner qu’une partie du travail qui a été accompli jusqu’à aujourd’hui par le cadastre est contesté par beaucoup de citoyens et des assemblées élus. C’est le cas, à titre exemple, dans la commune d’Oued Ghir qui a été choisie comme une localité pilote pour cette opération dans la wilaya de Béjaïa. Le travail effectué par les services du cadastre dans les années 90, au niveau de cette municipalité est largement contesté aujourd’hui, par la population locale qui réclame la révision de ce travail. Le mouvement associatif local avait déjà par le passé saisi les autorités de wilaya pour demander aux services du cadastre de corriger les erreurs qui ont été commises au passage des brigades cadastrales dans les années 90. «Quand des citoyens de la commune avaient voulu constituer leurs dossiers afin de recevoir des indemnités, suite au passage de la grande conduite d’eau du réseau Tichy Haf, réalisée sur leurs propriétés terriennes, beaucoup ont été surpris de découvrir que leurs terrains ont été cadastrés inconnus ou dans l’indivision. Cette situation nous est préjudiciable par le fait que nos droits risquent d’être bafoués», a déploré un président d’une association locale. En outre, cette situation pénalisante prive, selon la même source, beaucoup de riverains des aides à l’habitat rural octroyées par l’État dans le cadre du FONAL. «Plusieurs citoyens sont frustrés car il leur est impossible d’établir des actes de propriété pièce maîtresse du dossier à fournir pour postuler à ces aides pour l’auto construction», a-t-il regretté. Idem pour la commune d’Amizour. L’opération du cadastre, effectuée en 2011 dans la région des Aït Amrouyoub, qui regroupe un total de sept (07) villages, ne fait pas l’unanimité des villageois. Ils déplorent le fait que le travail cadastral a été réalisé à leur insu. Le résultat est que beaucoup de terrains ont été enregistrés sous la mention «inconnu», ce qui prive, explique-t-on, des citoyens des aides à l’habitat rural dans le cadre du programme FONAL.

B.S.

Partager