Témoignages et émotion

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Le 40ème jour du décès de Hocine Aït Ahmed a été commémoré, samedi dernier, au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger par la direction du Front des forces socialistes (FFS) sous le thème « Un parcours, une pensée, un projet Hocine Aït Ahmed : L’étique au cœur de la politique », en présence de sa famille, amis et de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques.

Cette rencontre se voulait, selon les organisateurs, en l’occurrence la direction du FFS, «une rencontre centrée sur la pensée politique ayant inspiré l’action militante d’un homme profondément ancré dans sa société et résolument ouvert sur le monde». Entre autres personnalités ayant pris part à cette événement : Ali Benflis, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, les ambassadeurs de Palestine et d’Indonésie, Mohamed Seghir Babès, président du Conseil économique et social (CNES), l’ancien ministre de la Jeunesse et des sports, Abdelkader Khomri, le président de la ligue des droits de l’homme, le Tunisien Mohammed Ouanis, Sihem Bensedrine, le Marocain Ismail Alaoui… Le programme débuta par la projection d’un film documentaire intitulé «Les chemins de la liberté», retraçant le parcours de Dda El Hocine et ses différentes prises de postions sur la politique algérienne à différentes étapes de son histoire. Le Tunisien Mohammed Ouanis fera lors de son intervention lecture de l’introduction d’un texte daté du 15 janvier 2010, auquel Hocine Aït Ahmed avait apporté sa réflexion sur le concept d’édification du «Grand Maghreb». Hocine Aït Ahmed avait déclaré à son hôte tunisien après un échange de huit heures avec des intellectuelles de différents horizons: «Nous convenons que nous avons échoué à édifier le grand Maghreb, mais quelque chose est vivant en nous, c’est l’idée du Maghreb. C’est une constante de notre Histoire et de nous même, elle est en nous comme une sensibilité un élément de la raison, une idée de la patrie, c’est notre grande patrie le Maghreb…». Mouloud Hamrouche reviendra quant à lui sur l’apport de Hocine Aït Ahmed à notre glorieuse révolution et à la libération du pays et conclura son intervention en scandant : «Assa Azeka Aït Ahmed Yella Yella».

La fondation Hocine Aït Ahmed verra le jour très bientôt

Le fils de Hocine Aït Ahmed reviendra sur la commémoration du 40ème jour du décès de Dda El Hocine au village Ath Ahmed : «Ce quarantième jour organisé à Ath Ahmed fut plus une fête, bien que marquée pas le sceau de la tristesse. Bien sûr, tout le monde était triste, mais ce qui m’a particulièrement touché c’est que mon père nous a laissé un message et que nous sommes fiers de ce message. Et derrière cette fierté il y avait une espèce de sentiment de bonheur, entre guillemets, et cela s’est traduit dans le contact entre les gens et la chaleur avec laquelle les uns et les autres se parlaient et évoquaient des souvenirs. Pour moi, c’est ça qui va marquer mon esprit et rester de ce quarantième jour à Ath Ahmed». Le fils d’Aït Ahmed nous a également parlé du projet de création d’une fondation «Hocine Aït Ahmed» : «On est dessus et on l’annoncera quand on estimera qu’elle est mûre. Quant à son organisation, on vous l’annoncera le moment venu, on attend juste sa finalisation». Associée à ce projet d’une fondation Hocine Aït Ahmed, la Suissesse Marie Claire Caloz Tschopp, philosophe et présidente du mouvement «Solidarité sans frontières», qui a travaillé avec Si L’Hocine sur cette réflexion de «L’espace méditerranéen», déclarera à cette occasion : «La démocratie n’a pas de frontières. Avec mon ami Aït Ahmed, j’ai compris que l’Europe c’est aussi le Maghreb et c’est tout le contour de la Méditerranée. Nous sommes ensemble…». Elle annoncera également : «Un travail de mémoire et de recherche sur les questions de la démocratie, la paix et l’exil est au programme de cette fondation».

Bouchra Aït Ahmed, fille de feu Si L’Hocine, fera lecture à l’assistance de la lettre qui lui a été remise pas la veuve d’Ali André Mécili, l’ami de toujours de Dda L’Hocine. Elle y écrit, entre autres : «Hocine Aït Ahmed nous a aidés à supporter l’absence d’Ali. La disparition de Hocine Aït Ahmed est une grande douleur mais l’hommage qui lui est rendu chaque jour est une source d’espoir immense de voir son combat pour une démocratie plurielle et les droits de l’homme se poursuivre…». Les témoignages furent entrecoupés de poèmes et de citations sur le combat de Dda L’Hocine, lus par la troupe théâtrale venue de Seddouk. Quant au groupe des scouts de Bab Azouar, il interprétera des chants patriotiques pour la circonstance. Rappelons que le quarantième jour du décès de Si L’Hocine organisé vendredi dernier, par sa famille et son village natal Ath Ahmed, a drainé des milliers de personnes venues des quatre coins du pays pour se recueillir à la mémoire du dernier des historiques et fervent défenseur de la démocratie et des droits de l’Homme. Tous les présents ont pu déguster la Wâada préparée pour la circonstance, le tout dans une organisation sans nuages.

Taous. C.

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