Rien ne va plus au département de langue et culture amazighes

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Les étudiants du département de langue et culture amazighes ont entamé hier, leur deuxième semaine de grève. Pour rappel, les grévistes réclament le versement des primes de stages au profit des étudiants en fin de cycle. Ils dénoncent le fait que les primes de stages de la majorité des étudiants de la première année Master, de l’année dernière, n’ont toujours pas été versées depuis l’année dernière. Pour protester contre cet état de fait, les étudiants ont choisi de boycotter les examens et d’entamer un mouvement de grève illimitée, et ce «jusqu’à la satisfaction de notre revendication, à savoir, le règlement définitif des primes de stages». Dans leur plate-forme de revendications, les étudiants accusent ouvertement l’administration de «laxisme» et «Le manque de moyens pédagogiques dont souffre le département et l’injustifiable retard dans le règlement des indemnités de stage pour les premières années Master, en est la preuve». Hier encore, les étudiants grévistes ont organisé une assemblée générale, dans l’objectif «d’évaluer la situation», nous dit-on. Encadrés par les membres du comité autonome du département, le CDLCA, les étudiants qui ont pris la parole ont tenu à rappeler leur détermination à rester mobilisés jusqu’à la satisfaction de leur revendication et jusqu’à ce que les responsables de l’université se penchent sérieusement sur leur problème : «L’année dernière, nous avions rencontré le même problème. Et malheureusement, nos responsables n’ont rien fait pour éviter que le même scénario se reproduise. Cette année encore, nous sommes restés sans primes», dira l’un des intervenants. Celui-ci ajoutera : «Au moins 60 étudiants, parmi les 100 en fin de cycle, n’ont pas été rémunérés pour les stages de l’année dernière. C’est désolant de subir cela, surtout que les stagiaires des autres départements ont été entièrement rémunérés dès le mois de juin dernier !». D’autres intervenants ont réclamé la mise en place d’une commission d’enquête ministérielle : «Le ministère doit réagir en dépêchant une commission d’enquête qui va mettre toute la lumière sur cette faire», dira un étudiant de la deuxième année Master. Les étudiants ont tenu également à soulever d’autres problèmes d’ordre pédagogiques, notamment le manque de salles, d’ouvrages et d’enseignants encadreurs dans leur département : «Nous avons eu beaucoup de promesses des responsables, mais la situation de notre département ne cesse de se dégrader d’année en année. Il est grand temps que ces responsables se penchent sérieusement sur nos problèmes, en commençant par le renforcement des moyens pédagogiques du département», ajoutent-ils. A la fin de leur AG, les étudiants ont décidé à l’unanimité de maintenir leur mouvement grève, et ce, jusqu’à «la satisfaction de l’ensemble des revendications soulevées». Contacté par nos soins, le doyen de la faculté des langues et des lettres, M. Mohammed Djellaoui, a tenu à apporter certaines précisions. D’après le responsable, seuls 22 étudiants, sur un ensemble de 108, n’ont pas encore été payés. Toujours selon notre interlocuteur, ces retards sont liés à des démarches administratives au niveau du contrôle financier de la wilaya (CF) et du service de comptabilité de l’université. «Sur ces 22 cas, 10 n’ont pas été payés pour absence du budget, les 12 autres n’ont pas encore complété leurs dossiers et nous ne pouvons donc pas les payer. Actuellement nous travaillions sur ces cas, afin de pouvoir régler ce problème dans les plus brefs délais, même si le problème nous dépasse !», affirme notre interlocuteur. M. Badari a précisé aussi que la faculté avait réservé un budget de plus de 170 millions de centimes l’année dernière. «La somme de 170 millions débloquée s’est avérée insuffisante, et c’est pour cela que nous avons demandé une rallonge financière de près de 70 millions de centimes auprès du Rectorat. C’est chose faite. La somme sera incluse dans le budget de 2016». Notre interlocuteur a ajouté que la faculté a ouvert un service spécialement destiné à la gestion des stages des étudiants : «C’est pour éviter la répétition de ce genre de problème que nous avons décidé de doter la faculté d’un service dédié aux stages des étudiants. Des fonctionnaires qualifiés se chargeront dorénavant des rapports de stages, des dossiers des étudiants et de leurs primes pour cette année. D’ailleurs, pour cette année, nous avons anticipé les stages pratiques pour le mois de janvier dernier», conclut notre interlocuteur.

O.K.

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