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Bouira La crise au sein du département de Tamazight ne semble pas connaître son épilogue : Les étudiants ferment l’administration

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En grève depuis la semaine dernière, les étudiants du département de langue et culture amazighes de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, sont revenus à la charge, hier, en fermant l’administration de leur faculté.

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Ainsi et dès 08h de la matinée, des centaines d’étudiants de ce département se sont regroupés devant le siège de leur administration et ont bloqué l’accès aux fonctionnaires. D’après les membres du comité autonome du département, cette action de protestation a été décidée dimanche dernier, lors de l’assemblée générale tenue au niveau de leur département. L’action d’hier était selon les protestataires «l’ultime recours afin d’interpeller les responsables de l’université et la tutelle quant aux nombreux problèmes soulevés». Pour rappel, les grévistes réclament le versement des indemnités de stages pour les étudiants en fin de cycle, estimées entre 14.000 et 61.000 DA et bloquées depuis l’année dernière. «Beaucoup d’étudiants stagiaires n’ont pas été payés depuis l’année dernière. L’administration avance des contraintes du budget pour cette année, l’on se demande pourquoi alors ce problème revient chaque année ? Dans d’autres départements, les étudiants ont été rémunérés depuis l’année dernière déjà !», nous dira à ce propos une étudiante de ce département, avant d’ajouter : «Nous réclamons le règlement définitif de ce problème, l’administration doit s’engager à trouver des solutions pour éviter le même cauchemar aux futures promotions. Nous réclamons aussi la mise en place d’une commission d’enquête ministérielle, pour faire toute la lumière à propos de ce dossier récurrent». Par ailleurs, les protestataires revendiquent, également, l’amélioration des conditions de scolarisation au sein du département. D’après-eux, le département de Tamazight de Bouira «souffre d’un manque flagrant en encadrement pédagogique et d’ouvrages, mais aussi de salles de cours». Toujours d’après les protestataires, les étudiants des deux niveaux de Master suivent leurs études au niveau du département d’économie. «Nos camarades en Master étudient au département d’économie, ils sont obligés de ce plier en quatre, entre le département, la bibliothèque et leurs classes. Idem pour la bibliothèque, où les ouvrages en Tamazight se font très rares. Le doyen nous a promis le renforcement en ouvrages nécessaires, mais que des promesses ! Aujourd’hui, nous sommes revenus à la charge, car nous sommes conscients qu’il s’agit de nos droits légitimes», ajoute un autre étudiant. Les étudiants grévistes que nous avons rencontrés sur place hier, semblaient déterminés à continuer leur mouvement de protestation, et ce, «jusqu’à la satisfaction de l’ensemble de leurs revendications». Ces derniers ont même décliné l’invitation du recteur de l’université pour la tenue d’une réunion entre les deux parties. À noter, par ailleurs, que le doyen de la faculté M. Mohammed Djellaoui, qui s’est déplacé à la rencontre des étudiants, a affirmé qu’il «s’agit d’un problème d’ordre financier et administratif qui dépasse la faculté». Selon ce dernier : «Les 22 dossiers restants seront réglés d’ici l’arrivée du budget de l’année 2016». Pour rappel, le même responsable nous a déclaré dimanche dernier, que seuls 22 étudiants sur un ensemble de 108, n’ont pas encore été payés. Toujours selon notre interlocuteur, ces retards sont liés à des démarches administratives au niveau du contrôle financier de la wilaya (CF) et du service de comptabilité de l’université. «Sur ces 22 cas, 10 n’ont pas été payés pour absence du budget, les 12 autres n’ont pas encore complété leurs dossiers et nous ne pouvons donc pas les payer. Actuellement, nous travaillions sur ces cas, afin de pouvoir régler ce problème dans les plus brefs délais, même si le problème nous dépasse !», affirme notre interlocuteur. M. Djellaoui a précisé aussi que la faculté avait réservé un budget de plus de 170 millions de centimes l’année dernière. «La somme de 170 millions débloquée s’est avérée insuffisante, et c’est pour cela que nous avons demandé une rallonge financière de près de 70 millions de centimes auprès du Rectorat. C’est chose faite. La somme sera incluse dans le budget de 2016», a-t-il dit. Notre interlocuteur a ajouté que la faculté a ouvert, cette année, un service destiné spécialement à la gestion des stages des étudiants.

O. K.

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