Comment endiguer le phénomène ?

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Les services locaux de sécurité n’ont pas encore apparemment terminé leurs enquêtes, suite à la découverte d’énormes quantités de kif traité dépassant le quintal rejetées par les vagues, sur de nombreuses plages de Boumerdès, lors des dernières intempéries. De tels faits suscitent, et pour cause, l’inquiétude de l’opinion, tant au niveau de cette partie Est d’Alger que plus loin à l’Est en Kabylie, puisque pas moins d’une cinquantaine de kilogrammes de ces produits prohibés ont été retrouvés sur les rivages de Cap Djinet et des salines à Dellys. L’on a bien précisé qu’il s’agissait de quantités de drogue expulsées par une mer en furie et cela confirme les informations faisant état que la dite marchandise prohibée ne cesse de circuler en abondance dans différentes localités du pays. «Vous recevez, parfois, des services concernés, des communiqués sur l’arrestation de jeunes en possession de quelques grammes de résine de cannabis ou de boites de psychotropes, mais les drogués se pavanent, maintenant, partout, le long des ruelles des villes, grandes et petites, aussi bien de jour que de nuit», nous dira un septuagénaire, d’un air sarcastique, à Bordj Ménaïel. Ce vieil homme nous dira regretter le temps où cette ville rayonnait d’activités culturelles et sportives et où elle était en ligue une du sport roi. «Aujourd’hui, cette porte de la grande Kabylie, qui se dégrade à vue d’œil, oubliant ses génies tant en matière de théâtre, de littérature que de football, pullule de drogués», a-t-il poursuivi. Les différents communiqués de la police attestent que cette localité comme beaucoup d’autres environnantes, est pratiquement devenue une plaque tournante pour la vente de cette substance nocive. Et un jeune, pour peu qu’il s’accoutume à toutes sortes de toxicomanies refuse d’en reconnaître les méfaits. Rien d’étonnant, selon les spécialistes en la matière, puisque les drogués ont l’impression de vivre un état d’illumination, transcendant la réalité. Certains d’entre eux, comme ceux rencontrés ce week-end sur la placette El Madaur de l’ex Rocher Noir, prétextent qu’ils fument leur joint de Hachich pour oublier leur ‘’ pénible quotidien’’ et sentir un mieux vivre. L’un d’entre eux enchaînera, sans pudeur : «En tout cas, le drogué est accepté comme gendre par toutes les familles». Comble de malheur, le phénomène, loin d’être endigué se propage presque partout, même chez les lycéens et les collégiens et chez les deux sexes. Mais il n’y a pour l’heure ni statiques ni enquête de la part des instances concernées.

Salim Haddou

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