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La journée du 03 mai : Journée des journalistes résistants

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La liberté de la presse, ce droit fondamental, cette pierre angulaire de la démocratie, est au rendez-vous aujourd’hui.

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Cette journée mondiale de la presse est bien évidemment célébrée à travers le monde par les professionnels des médias. Il en était, il en est et il en sera de même chez nous, où la journée du 03 Mai est une date incontournable. Peut être plus incontournable qu’ailleurs du fait qu’en Algérie le souvenir de cette journée se confond avec le triptyque «Résistance- Sacrifice- Martyr». Au lendemain de l’ouverture démocratique, dans les conditions que l’on sait et avec, dans son sillage, les précurseurs du Deash, la presse se libère des muselières unicistes et se range, quelques fois, sans retenue, du côté de la plèbe enfin libérée. Elle se range surtout du côté de la démocratie. Seulement, en embuscades depuis déjà un bout de temps, la matrice wahabiste fait son intrusion et empêchera ainsi l’espoir démocratique d’aboutir. La résistance était impérative. Même s’ils n’étaient pas dans leur rôle (c’est du moins ce que l’on s’échine à expliquer aujourd’hui, quelques milliers de morts après la destruction avortée), des journalistes ont pris le parti de la résistance et celui de la défense d’une République nonchalante. La corporation en payera le prix fort. Neuf journalistes, à leur tête Tahar Djaout, ouvriront le bal des lâches assassinats en 1993 (Rabah Zenati, ENTV.

Abdelhamid Benmeni, Algérie Actualités. Saâdeddine Bakhtaoui, El Minbar (APUA). Abderrahmane Chergou, Alger Républicain et L’Hebdo libéré. Djamel Bouhidel, photographe à Le Nouveau Tell, à Blida. Mustapha Abada, directeur général à l’ENTV. Ismaïl Yefsah, ENTV. Youssef Sebti, indépendant, écrivain et poète.). La liste sera, hélas, encore plus longue, elle avoisinera la centaine de journalistes morts pour défendre l’idéal de liberté. L’on ne peut, donc, passer à côté de la journée du 03 Mai, encore moins, ne pas s’incliner devant la mémoire de ces journalistes résistants qui ont choisi de «Dire puis mourir».

Près de deux décennies après le forcing contre l’idéal républicain (qui d’ailleurs continue d’une autre manière), un florilège de titres s’est «imposé» sur les étals. Chacun y va avec sa ligne directrice pour fabriquer une opinion. S’agissant surtout de la presse écrite, la démarche est risible, quand on sait que le plus lu écoule plus ou moins 200.000 exemplaires et dont, qui plus est, les lecteurs citoyens sont acquis). Quel impact alors sur une population qui avoisine les 40 millions d’habitants ! Beaucoup de ces titres n’ont de raison d’être que pour les dividendes assurés par l’Anep. Des faits, de l’information, du service public, de l’écoute de la société et de la mise en lumière de ses préoccupations et même de l’ambition de fabriquer une opinion on n’y lit rien. Ils sont, quand même, là et ils y resteront tant qu’ils ne sont pas boudés par l’Anep. En attendant, le journaliste correspondant, lui, est boudé par son éditeur.

Ce correspondant, sans qui le canard à paraître le lendemain ne compterait que le programme TV, les états d’âmes éditoriaux et quelques textes APS, est excessivement exploité par son employeur. Ce 03 est aussi sa journée, lui qui, à sa façon, résiste et continue d’informer, rien qu’informer sur ce qui se passe dans cette Algérie profonde superbement ignorée par une presse occupée à dénicher un placard à sa… 25ème page.

T.O.A

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